Jean-Louis Costes érige le mauvais goût en oeuvre littéraire à 16 "uros" !

Jean-Louis Costes érige le mauvais goût en oeuvre littéraire à 16 "uros" !

Oui c’est vrai, et ce n’est pas la première fois que je m’exprime sur lui, Jean-Louis Costes, je ne peux pas le voir en peinture ni en spectacle, c’est comme cela, ce n’est même pas que je le trouve merdique ou à chier, mais bon je ne suis pas fan de ses exhibitions scatophiles, ça me laisse de bronze. Pareil pour ses chansons, je dois avoir une trop bonne oreille ou un truc du genre (...).

Mais pire que tout, je défèque sur la récupération autour de ce pauvre Jean-Louis de la part d’un microcosme de branleurs de l’underground littéraire qui joue à se faire peur à moindres frais. Non Jean-Louis mérite mieux que cela, il faut le traiter avec respect et ne pas laisser ses cacas dans une fosse un peu trop sceptique.
La moindre des choses est de lui offrir un trône digne à la taille de son petit cul et de son gros ego pour qu’il fasse sur lui le plus proprement qui soit.

Des petits gars de province qui ont tout compris tout cela, ce sont les êtres sympathiques et asexués des éditions Hermaphrodite de Nancy. Depuis leur appartement dans les toits non loin de la place Stanislas, ils ont bien senti l’odeur du bon coup à jouer, du moins ce qu’il fallait faire avec ce cul marron de Costes ; le pousser au derche pour écrire et publier sa crotte une bonne fois pour toutes, la couler dans l’encre noire et créer un objet qui ne ressemble à rien de connu et qui donnera dans la foulée la coulante car c’est aussi une de ses finalités intrinsèques et premières.

Ce foireux de Costes a donc accouché d’un livre à feuilleter dans toutes sortes de cabinets, à la couverture élégante et historique réalisée par la talentueuse Anne Van der Linden. Oui, un beau livre d’art et de lettres réunis qui ne fait pas tache disgracieuse dans les librairies et les bibliothèques.
« Viva la Merda » est une œuvre qui ne sent pas la rose, qui étonne et détonne mais qui est loin d’être une diarrhée indigeste. Ce camaïeu de bruns est un « livre-concept » qui pourrait bien entrer dans les annales après être sorti du cul de Costes car ses historiettes scandaleuses, salissantes, ses giclées malodorantes ne manquent ni de style ni d’une belle énergie surréaliste.

Costes touche au sordide des choses et disserte à sa manière sur tous nos tabous sociétaux avec la Merde, et l’uro comme fils conducteurs liants. Les juifs, les arabes, les trisomiques, Télérama, le caca gammé, l’avortement, les partouzes, la zoophilie, les flics, la pédophilie, la mort, les femmes de ménage, la religion, tout y passe sans complexe, sans faux semblant dans une liberté qu’on ne peut que féliciter.

Une vraie réussite étonnante, fulgurante. En fait, on s’était planté sur son compte, le Jean-Louis est un véritable écrivain même s’il a un créneau un peu cradingue, osé et provocateur. Merde on se surprend à prendre un certain plaisir honteux à le suivre sur une autoroute excrément fournie.
Ajoutez à cela une non-préface d’un grand homme admirable comme Roland Jaccard et le tour est joué, et de fort belle manière en plus.

Costes c’est dans les cris de l’écrit qu’il est le meilleur. Pas la peine de tirer la chasse, un livre comme celui-ci mérite de laisser sa trace de pneu dans le slip de la littérature bien pensante.

Lire un extrait
(le texte de Costes peut choquer les âmes sensibles et est contre-indiqué, dans la plupart des législations, aux personnes mineures. Évitez-les si vous êtes dans l’un ou l’autre cas !)

Viva la merda, Jean-Louis Costes, Editions Hermaphrodite, (2003), 16 euros.
Coste.org

Lire un extrait
(le texte de Costes peut choquer les âmes sensibles et est contre-indiqué, dans la plupart des législations, aux personnes mineures. Évitez-les si vous êtes dans l’un ou l’autre cas !)

Viva la merda, Jean-Louis Costes, Editions Hermaphrodite, (2003), 16 euros.
Coste.org