La Rochelle et ses gamelles

La Rochelle et ses gamelles

Etant retenu au chaud dans mes pénates bretonnes par la rédaction d’un livre, je n’ai suivi le grand raout du mois d’août que par médias interposés, et ce que j’ai vu de la rave-party de La Rochelle m’inspire assez peu de choses. J’en tire un triste constat pour un PS sans foi ni roi : aucun candidat n’émerge vraiment et on assiste même plutôt à un affaiblissement généralisé des 4 candidats à la candidature.

Le pragmatique show-man DSK n’a cette fois pas fait son entrée sur une chanson de Nâdiya mais n’a pas non plus profité du vaste terrain de jeu potentiel avec les enjeux économiques de demain et les nombreux défis à relever de ce côté. Sans doute grisé par le regard toujours plein d’étoiles d’une femme qui dépasse largement le rôle de faire-valoir, le député le plus télégénique du PAF doit se sentir enivré par sa récente perte de poids et s’amuse à nous parler de l’alimentation des Français. Message de la semaine : stop mon gars, tu bouffes trop, le cholestérol aura ta peau.

Jack Lang est pour le moins invisible mais je crois que c’est aussi du à certains faiblesses de son staff et de son équipe de supporters plus ou moins proches. Sans cracher sur l’enthousiasme de son équipe de petits bras, le manque d’expérience de ses relais, surtout chez les jeunes, est flagrant mais touchant de naïveté. Le plus djeunz des voeux roublards travaille donc son bronzage et sa permanente en alternant les rodomontades et les excuses mais nul ne veut l’envoyer représenter la France à l’étranger... c’est à se demander où est passée sa lucidité. Si on suppose qu’il en dispose. Attitude du moment : mea culpa pour une fatwa.

Fabius, quant à lui, se contente de répéter aux militants, aux médias et aux jeunes sa boutade ad hoc digne d’un disque rayé des Grosses Têtes. Le dernier des mitterrandiens n’a plus qu’une écharpe rouge et un chapeau délavé pour nous rappeler qui fut son mentor, car 7 petites propositions à côté des 101 propositions de son gourou... c’est à se demander où sont passées ses idées. Si c’était bien les siennes. Leitmotiv de la rentrée : voici mon programme, mon programme n’est pas "Voici".

Enfin, Ségolène Royal sourit, enjouée et convaincante, mais sans discours fort derrière que celui porteur d’un espoir d’un demain meilleur. Finalement, rien de bien technique dans ses propos, mais est-ce que c’est ce que les militants et les Français attendent ? Je n’en suis pas sûr. Dans ces temps troublés où le moral de l’Hexagone est en berne, quelqu’un qui redonne confiance en l’avenir est certainement voué à jouer un rôle politique majeur. Les Français se lassent des promesses "concrètes" qui font pschitt. Ils demandent qu’on leur donne des désirs d’avenir. Mais la madone du chabichou n’est toujours pas officiellement candidate et n’étudiera la question que si sa candidature à la candidature est envisageable... c’est à se demander où est passée son ambition. Non, je déconne. Idée de l’année : Ségolène à l’Elysée, ce serait Royal !

En digestif : le roman-photo Jospin, tout bonnement pitoyable. Le papy qui a abandonné le navire en pleine déroute et dont la raideur est proverbiale se contente de réponse de Normand quand on l’interroge sur un hypothétique retour... c’est à se demander où est passée sa légendaire transparence. Entre un probable désir de vengeance et un parti en pleine déliquescence, ses amis le rêvent en homme providentiel qui mettrait fin à toutes les querelles. Par contre, il faut bien qu’un dire qu’un triste lapsus mis à part, son intervention fut touchante. Soit il a fait preuve d’une immense honnêteté, soit il a travaillé sa façon de communiquer. A l’inverse de François Hollande qui se confine dans son rôle de Premier Secrétaire sans dévoiler des intentions claires.

La pré-campagne socialiste s’annonce encore plus décevante que je ne pensais. J’ai bien fait de rester à la maison

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