Interview exclusive de Tony Parker

Interview exclusive de Tony Parker

Il est grand, il est beau, il est français, il est célèbre, il est marié avec la très jolie Eva Longoria (Desperate Housewives)... oui mais le plus important n’est pas là puisque c’est avant tout un sportif extraordinaire qui fait du Basket comme d’autres font de l’Art. Au Mague nous ne sommes pas peu fiers que Claire-Lise Marso ait réussi la prouesse rare et précieuse d’interviewer en toute liberté et avec son style bien à elle, ce héros moderne des terrains de Basket. Rencontre.

1. Bonjour Tony. Pourquoi avoir choisi un jour le basket et non pas comme la plupart des petits garçons, le Football ?

Je vais vous surprendre. Comme beaucoup d’enfants, j’ai commencé par le Football. J’évoluais au poste d’attaquant. Mais ça ne m’empêchait pas à côté de jouer au basket puisque mon père était joueur professionnel. J’ai donc eu très tôt un ballon de Basket entre les mains. Finalement, j’ai opté pour le Basket quand j’ai vu pour la première fois à la télévision Michael Jordan. C’est lui qui m’a donné l’envie de devenir basketteur. En le voyant évoluer sur les parquets, j’ai compris que ce sport était pour moi.

2. Jouer en NBA, le rêve de tout basketteur, signifie être le meilleur mais aussi gagner beaucoup d’argent. Comment vous comportez-vous maintenant dans la vie de tous les jours ?

Ma vie au quotidien n’a pas changé. Depuis que je suis arrivé à San Antonio en 2001, j’ai toujours la même maison et la même voiture. Mes amis sont toujours les mêmes et pour eux, que je sois en NBA ou pas, je n’ai pas changé. Comme chaque année, on continue à partir en vacances ensemble. De toute façon, si j’avais eu le malheur de prendre la mauvaise voie, je sais très bien que mes proches m’auraient remis dans le droit chemin. Ce n’est pas parce que vous gagnez de l’argent que d’un seul coup, vous allez devenir quelqu’un d’autre. Finalement, ce sont les gens extérieurs à ma cellule proche qui me regardent différemment. Pour eux, je suis le Français qui a réussi en NBA.

3. Vous vivez pour le basket. Vous parlez basket. Avez-vous conscience que pour un non-initié, vous êtes sur une autre planète et vous parlez une langue étrangère ?

J’en ai bien évidemment conscience mais ce n’est pas propre au basket. On peut aussi sortir du milieu sportif et prendre d’autres professions, comme chirurgien ou architecte. Tout être humain n’a pas les mêmes passions, les mêmes envies et les mêmes désirs. Si c’était le cas, le monde serait vraiment triste.

4. Comment votre entourage et votre staff ont-ils vécu votre récente défaite face à l’équipe de Dallas ?

Comme vous pouvez l’imaginer, cette élimination a été une grosse déception pour tout le monde. Notre objectif était de gagner le titre deux fois de suite. Ca n’avait jamais été fait dans l’histoire du club. Nous sommes tombés sur une très bonne équipe de Dallas. La victoire s’est jouée sur quelques détails et malheureusement, ça n’a pas voulu nous sourire. Ce qui est certain, c’est qu’il faudra encore compter sur nous l’année prochaine.

5. Que pensez-vous de la progression fulgurante de Boris Diaw nommé « most improved player » de l’année ?

Boris a montré l’étendu de son talent dans sa nouvelle équipe de Phoenix. L’entraîneur a su tirer le meilleur de lui-même, chose que n’avait pas réussi à faire son ancien coach à Atlanta. Boris a un talent incroyable. Il mérite entièrement ce titre de joueur ayant le plus progressé. Sa carrière en NBA est désormais lancée et je peux vous assurer qu’il ne va pas s’arrêter là. Ce n’est que le début.

6. A peine terminée la saison NBA, vous allez attaquer le Mondial 2006 avec l’équipe de France. Quelle santé ! A quoi carburez-vous ?

A l’envie ! Je vis pour le basket. Même quand je n’ai pas de matchs, je trouve le moyen de jouer avec mes amis à la maison. Mais pour cette année, comme nous avons été éliminés avec les Spurs en mai, j’ai deux mois de repos avant de débuter la préparation avec l’équipe de France. J’ai donc le temps pour recharger les batteries.

7. Justement, vous naviguez de la France aux Etats-Unis ou des Etats-Unis à la France. De quel pays êtes-vous le plus proche ?

Je suis avant tout Français. Donc bien évidemment, je me sens très proche de la France, même si j’y passe que quelques semaines dans l’année. Mais c’est pour moi un réel plaisir de retrouver tous mes amis à Paris ou en Normandie. Je n’oublie pas d’où je viens. J’ai grandi en Normandie et il est très important de se replonger dans cette ambiance qui a bercé mon enfance.

8. Votre notoriété... Vos contrats avec les sponsors... Votre mariage avec la NBA... Votre emploi du temps doit être souvent chronométré. Comment conciliez-vous ces contraintes avec les envies de liberté qui peuvent parfois vous saisir ?

Quand on regarde le calendrier NBA, c’est vrai que ça peut faire peur. Nous disputons une centaine de matchs entre novembre et juin. Mais comme il y a beaucoup de matchs à jouer, le staff insiste beaucoup sur la récupération. Nous ne fonctionnons pas à l’européenne. Nous n’avons pas deux entraînements par jour avec des mises au vert avant les matchs. Nous avons des entraînements de deux heures le matin et le reste du temps, nous organisons nos journées comme nous le souhaitons. Ca laisse donc beaucoup de temps libre. Je peux profiter de la vie comme n’importe qui.

9. Lâcherez-vous un jour le ballon pour devenir un rappeur à plein temps ?

Je ne peux pas répondre aujourd’hui à cette question. Il est impossible de savoir de quoi sera fait mon avenir une fois ma carrière terminée. Comme je ne compte pas raccrocher avant dix ans, j’ai le temps de voir venir.

10. TiPi, merci. Je vous laisse clore cet entretien, à vous de jouer !

Je sais que la France vibre actuellement pour la Coupe du Monde de football. Mais en ce qui me concerne, je vous donne rendez-vous à partir du 19 août pour les Championnats du monde de basket au Japon. La France ne s’était pas qualifiée pour cette compétition depuis vingt ans ! Avec Boris (Diaw), Mike Pietrus, Gelabale et les autres, j’espère vraiment que nous allons réaliser quelque chose de grand. Ce serait fabuleux pour le basket français. Je sais en tout cas que nous en avons les moyens. Cette équipe de France a du talent et nous allons tout mettre en œuvre pour réaliser un exploit. Cela ne m’empêche pas d’être derrière la bande à Zizou...

Interview réalisée en juin 2006 pour Le Mague par Cali Rise


Le site officiel de Tony Parker


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