L’étrange fascination pour les jumeaux

L'étrange fascination pour les jumeaux

Les jumeaux de tous temps fascinent les masses, exercent un curieux pouvoir de fascination et d’attraction sur ceux qui naissent à l’unité. En France on en compte plus de 600 000 dont un nombre grandissant de "vrais".
Il ne faudrait pas croire que seuls les monozygotes vivent une véritable gémellité, c’est un jumeau dizygote qui vous le dit...

Depuis Romulus et Rémus, les jumeaux font parler d’eux et sont l’objet des plus grands fantasmes de l’histoire, on leur prête des dons surnaturels, la capacité de faire naître une ville dans le sang et la violence et d’autres choses extraordinaires encore.

Les ressemblances et les différences de ces pairs est un grand sujet récurrent qui alimente la Littérature, le Cinéma, la Peinture ou la BD avec des figures symboliques fortes.

L’ouvrage de Philippe Stoltz est un travail sensible et pertinent autour de ce mythe du double dans son expression la plus réelle et concrète. Les photos de jumeaux garçons et filles sont annotées de textes courts ou de commentaires plus longs, la préface de Michel Duyme offre un éclairage scientifique de premier plan et l’on se balade et se questionne sur le champ lexical de cette fraternité particulière avec beaucoup de plaisir et d’intérêt.

Il faut dire que les interrogations sont nombreuses vis à vis de la vie forcément différente de ces couples qui n’ont pas choisi de naître à deux et qui vivent avec cette particularité et ce fantôme permanent d’eux-mêmes toute leur vie durant.

Amour, sexualité, jalousie, beauté, incompréhension, exclusion, pouvoir de séduction, vie, mort, homosexualité latente, égo.... tout y est analysé de manière à la fois profonde et ludique.

En tant que jumeau dizygote je me suis beaucoup reconnu dans ce livre qui traite, de manière subtile et jamais trop didactique ou mal négociée, de ce thème séculaire de la gémellité.

Je termine par cette citation très importante d’un jumeau dans laquelle je me reconnais bien :

"Arrêtez dans la rue de nous appeler les jumeaux, j’ai un prénom et je suis avant tout un individu".

Tout est dit.

"Jumeaux", la différence dans la ressemblance de Philippe Stoltz, photos de Christophe Géral, préface de Michel Duyme. EDITIONS SCALI

"Jumeaux", la différence dans la ressemblance de Philippe Stoltz, photos de Christophe Géral, préface de Michel Duyme. EDITIONS SCALI