Interview du sculpteur Régine Fabjanczyk

Interview du sculpteur Régine Fabjanczyk

Régine Fabjanczyk est une femme Sculpteur dont le travail artistique m’a beaucoup plu. il faut dire que ses femmes moulées dans la Terre ont des formes pour le moins attirantes qui doivent rendre fous les fétichistes des hanches larges ou des fesses rebondies. Il fallait que j’en sache plus sur cette artiste belge pleine de générosité dont le travail mérite d’être fêté comme il se doit...
Interview.

1. Bonjour Régine Fabjanczyk, je suis ravi de vous accueillir sur "Le Mague" car je suis très fan de vos sculptures callypiges... comment en arrive-t-on à ne réaliser pratiquement que des Sculptures de femmes rondes très sensuelles ?

C’est bien sûr le fruit d’une évolution dans le travail, d’influences et de choix esthétiques.
Lors du façonnage dans la terre crue, une sensibilité particulière s’est développée vers la conception de rondeurs,de lignes toujours harmonieuses aux proportions agréables au regard et au toucher.
Un style particulier s’est naturellement révélé et je le pratique, on dira, spontanément aujourd’hui.

2. Lorsqu’on voit vos oeuvres on pense à l’Art brut et à la beauté des femmes africaines ?

Les Africaines sont belles, il faut le reconnaître.
Chez moi,ce sont des patines brunes, bien souvent et la structure de la matière, les rondeurs aussi qui provoquent vite cette première impression.
Comme les Africaines, mes femmes semblent lasses ou oisives assez sympathiques même au point que l’on est complice de leur simplicité , que l’ on veut deviner ce qu’elles pensent ou ce qu’elles vont dire.

3. Vos statues, on a envie de les toucher, de les caresser.. finalement c’est cela LE compliment pour un sculpteur non.. que cela donne envie d’avoir un rapport sensuel avec la production que vous venez de réaliser ?

On me dit que c’est pour identifier la matière.
Mais en fait, ce sont leurs rondeurs qui attirent la main .Le toucher assouvit un besoin de complicité avec l’oeuvre.
Le regard puis l’interprétation personnelle du sujet observé se complète ainsi finalement avec un dernière impression par le toucher

4.Vous êtes Belge mais d’origine polonaise tout comme votre mari...Qu’apporte votre culture de l’Est à votre regard artistique ?

Nous sommes tous les deux nés en Belgique, issus de l’immigration polonaise de l’immédiate après guerre, libérée en Allemagne et avide de découvrir le monde.
Nous appartenons à deux cultures et faisons preuve d’une double sensibilité ce qui facilite toute démarche vers les autres.

5. J’ai ouï dire que votre mari était très impliqué dans la réalisation technique de vos oeuvres et que c’est lui qui surveille le four et les cuissons, c’est bien cela ? C’est donc un travail d’équipe, de couple pour accoucher de ces merveilles...

Je suis surtout occupée par les projets de sculptures et toutes les difficultés techniques de réalisation dans mon atelier.

Lui intervient seul dans la gestion du calendrier des expositions dont j’ignore tout ou presque ;dans la manutention des socles et des sculptures terminées et lui seul dans l’organisation des déplacements surtout. Ce sont des soucis inutiles pour moi et je ne pense qu’à la sculpture.

Lors des cuissons qui sont doubles pour chaque pièce et très longues,il surveille les paliers de température , il arrive qu’il y passe la nuit mais ne touchera pas la sculpture qui sort du four:c’est toujours mon travail qui n’est pas terminé.

6. Qu’est-ce qu’une suclpture réussie selon vous et vos critères propres ?

Elle doit être belle, éternellement belle et me plaire d’abord.
Elle doit aussi attirer le regard des autres et il doit être difficile de s’en détacher.
Elle est indémodable et plaira toujours à son acquéreur.

7. Vous rendez ses lettres de noblesse à la rondeur, est-ce là un parti-pris esthétique ou un peu féministe et politique aussi.. un message contre l’anorexie ?

La femme est belle à tout âge et sous toutes ses formes.
J’aime qu’une femme ronde,mince se sente bien et si je peux l’aider à s’accepter, cela me fait plaisir mais je n’en fait pas une mission.

Je n’ai pas de parti-pris mais comme chacun , des goûts,des pulsions et des sensibilités très personnels qui évoluent heureusement mais tout en plaidant pour la tolérance , l’acceptation et une ouverture aux différences excessives.

J’ai donc aussi une sensibilité politique et je l’exprime publiquement en étant conseillère municipale.

8. Vous exposez en ce moment au château de Serans dans l’Orne.. que retirez-vous de cette expérience dans un palais italien au milieu de la campagne française chez le grand peintre Balias ?

J’aime exposer en Galeries mais aussi dans des lieux fréquentés par un public moins averti : grandes gares (Eurostar par exemple), banques (actuellement le siège d’ Euroclear à Bruxelles ), salons populeux divers ,où l’on touche beaucoup de gens qui convaincus que l’Art est accessible, iront peut-être un jour au musée ou dans une galerie.

Là, il y a une vraie mission.
Au château de Serans, depuis des années, il y a une démarche artistique dans ce sens, initiée par Balias et son équipe de l’Art dans l’Orne.

Le cadre est somptueux : c’est un château mais le lieu est ouvert à tous et beaucoup de gens y entrent.

Nous voyageons souvent hors de Belgique, pour exposer, et nous aimons être en France.

9. Quels sont les projets d’art qui vous tiennent le plus à coeur dans l’avenir ?

La reconnaissance de mon travail se lit dans le regard des gens qui découvrent les sculptures.
C’est très valorisant.

10. Je vous laisse le mot de la fin chère Régine !!

Merci à vous.

Pour contacter Régine et savoir où elle expose ses sculptures en Céramique contactez-la par mail

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