Interview : Saule

Interview : Saule

Baptiste est Saule, un chanteur de la nouvelle scène musicale française comme on dit. Un artiste sensible jusqu’à l’écorce qui arrive sur nos platines avec un disque plein de beauté, de poésie et de fulgurances...
Quelques questions à ce jeune talent s’imposaient pour mieux connaître ce nouvel arrivé très inspiré. C’est Cali Rise qui s’y colle avec une oreille sûre et enthousiaste.

1. Bonjour Baptise ou devrais-je dire Saule ? Pourquoi avoir choisi ce pseudo et pas "Noisetier" ou "Frêne" ?

J’ai choisi le Saule parce que cet arbre symbolise beaucoup de choses pour moi... La solitude, la mélancolie, la beauté et la simplicité... Et pour le double sens : soul (l’âme en anglais).

2. Vous chantez accompagné d’une guitare sèche. A quel âge avez-vous eu cet instrument pour la première fois entre les mains ?

C’est marrant ça... Très tard en fait. A 18 ans, mes parents m’ont offert une guitare sèche. Un copain m’a gribouillé des grilles d’accords en me mettant des petits points où je devais placer mes doigts. Je suis venu à la musique de manière assez autodidacte. C’est pareil pour le chant, j’ai appris en écoutant les autres.

3. Qui sont ceux que vous appelez les Pleureurs ? Depuis combien de temps les avez-vous à vos côtés ?

Depuis deux ans. J’ai composé mes premiers morceaux tout seul sur mon ordi avec un pt’it programme assez simple et puis j’ai fait appel à eux pour concevoir tout ça en concert. Je les connaissais tous déjà pour avoir joué avec eux dans d’autres groupes, excepté le batteur qui était un ami du guitariste.

4. Votre univers ne ressemble à aucun autre mais comme il est coutume de classer les chanteurs dans une catégorie ou une autre, dites-moi donc dans laquelle il faudrait vous ranger ?

Les clowns. Ceux qui s’amusent à passer du rire aux larmes avec une âme d’enfant.


5. Est-ce vous qui avez trouvé Cali ou Cali qui vous a trouvé ?

Ni l’un, ni l’autre. C’est mon agence de booking en Belgique qui lui a proposé. Il a accepté et je suis très heureux de cette brève rencontre. Après le concert, il m’a invité à boire un coup avec ses musiciens. C’est une attitude qui m’a beaucoup touché parce que je reconnais cette simplicité et chaleur du Sud que je connais depuis petit (ma mère est de Sicile)

6. Dans la chanson « Minimum », qui swingue derrière une trompette qui ressemble à s’y méprendre à celle de Brassens ?

Je pense que c’est mon inconscient qui swingue comme un dingue ! Quand j’étais enfant, j’ai toujours eu du Brassens dans les oreilles, tout comme Brel et Gainsbourg d’ailleurs. Aussi bizarre que ça puisse paraître, je ne l’ai pas fait consciemment. C’est un pote qui me l’a fait remarquer un jour et quand il me l’a dit, c’était évident que ça venait de Brassens !

7. Vous êtes auteur compositeur interprète. Avoir autant de talent à même pas 30 ans vous ne trouvez pas cela indécent au regard des chanteurs de salle de bain qui se prennent pourtant pour de vrais chanteurs parce qu’ils ont fait un disque ?

Tant qu’il y aura des salles de bain, il y aura des chanteurs. Moi-même, je chantais dans ma salle de bain avant de penser à faire des disques. Encore aujourd’hui, quand je chante sous la douche, je me dis « Tiens, tu es heureux, toi ! ». Le chant, c’est l’âme qui s’exprime. Que ce soit à la communion de sa petite sœur ou dans une grosse salle, si le cœur y est, je trouve ça super beau !

8. En écoutant vos paroles, on se demande si toutes vos chansons sont autobiographiques. Qu’est-ce qui vous inspire ?

Ce que j’aime dans l’écriture, c’est zoomer sur des détails qui à la base pourraient un peu passer au bleu. Je préfère en voyant des enfants jouer devant un arbre, faire parler l’arbre que les enfants... C’est comme pour un titre comme madame pipi, je me suis dit : « tiens, voilà une dame dont on ne parle pas ».

9. « Le boss »... "pour qui tu bosses". Elle est extraordinaire cette chanson. N’avez-vous pas peur qu’elle devienne l’hymne de tous les travailleurs ?

Ca serait drôle ça ! A la base, je suis parti des sonorités d’une phrase pour m’amuser : « t’es qu’un con qui s’ignore, si senior, si senior » mais c’est vrai qu’ensuite, j’y ai glissé le discours tyrannique d’un patron imaginaire...


10. Avez-vous un quelconque regret d’avoir abandonné la carrière de comédien que vous aviez commencée ?

Ce n’est pas vraiment un abandon. D’abord, parce que sur la scène, je peux me prendre au jeu des personnages dont je parle (le chanteur suédois, le type distrait, un arbre discret...) et puis ensuite, parce que une vie, c’est long et qu’il y a encore tant de truc à faire... LOL

11. Comme il est d’usage sur Le Mague, je vous laisse le mot de la fin...

Je n’en suis qu’à mes débuts...

Un CD édité par Label V2 Music.

Le site de SAULE

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