Arrivés dès 16 heures, nous avons assistés à la préparation, à l’envers du décor d’une soirée indienne colorée et joyeuse très réussie... 15 peintres, plasticiens et sculpteurs installaient leurs œuvres et souvent peignaient en direct de la Chapelle.
Ce fut un vrai plaisir de voir ces artistes indiens, qui pour la plupart vivent et exercent leurs talents dans leur pays, travailler avec leur style inimitable, leur champ référentiel, leur dextérité créatrice, leurs couleurs chatoyantes.
Nous avons fait la connaissance de Sultana Hasan, une charmante brune souriante, ouverte, sympathique et très hospitalière avec laquelle nous nous liâmes très vite. Sultana a vécu 16 ans à Paris, elle parle parfaitement notre langue et son travail pictural est très pertinent. Elle peint à la fois des figures très classiques et d’autres plus libres plus modernes et audacieuses. L’ensemble de sa production est très au dessus de la moyenne, cette ancienne étudiante aux beaux-arts m’offre un de ses catalogues et je m’esbaudis devant sa maîtrise, son inventivité et la majesté de sa démarche créatrice.
Sultana nous sert un peu de guide, traduisant mes propos en anglais à d’autres artistes avec lesquels nous conversons les uns après les autres. Tous sont tout sourire, très heureux de faire partager leur Art, nous offrant des tableaux aux lumières originales et particulières, mettant une grande poésie dans ce lieu autrefois sacré.
Sultana nous explique qu’en Inde, toutes les communautés religieuses cohabitent sans aucun problème, les catholiques, les musulmans, les juifs et les adorateurs de Shiva et autres icones des dieux multiples.
Nous assistons à une vraie leçon de philosophie et de vie, tous nos interlocuteurs sont bienveillants et souriants. Frédéric Bard du Collectif "Respect" et de "Mare Nostrum", un des organisateurs de la soirée, nous présente Yogen Gupta, un restaurateur (l’Indra) et businessman - qui se trouve être l’inventeur du fameux "nâm" au fromage, si cher à mes papilles - et une charmante indienne en habit traditionnel. Celle-ci porte un "biindi" sur le front, ce célèbre signe qui indique qu’une femme n’est pas disponible, qu’elle ait un mari ou un amant et qu’elle n’est plus sur le marché de la séduction.
Nous bavardons avec de nombreux peintres, sculpteurs et même un indien qui fait des installations d’Art contemporain, décidemment les œuvres sont d’un très haut-niveau. Je remarque le travail de Paresh Hazra, parle avec lui longuement et celui-ci m’offre son dernier livre, je suis enchanté de découvrir son univers.
Je sympathise avec Salomon qui dirige un magasin de "beauté indienne" dans le 10ème arrondissement et je me promets d’aller le voir pour discuter plus avant de certains projets comuns à venir.
Tout doucement, on nous convie à aller nous assoir, et nous assistons à une présentation officielle français/anglais des artistes en présence, puis ceux-ci (hommes et femmes) se font remettre de sublimissimes colliers de fleurs fraîches d’une beauté inouïe.
Puis nous nous régalons de danses traditionnelles, réalisées par une compagnie installée en France ; ce qui était tout à fait charmant, frais et délicieux à voir.
La soirée se terminera en buvant de la bière indienne et en mangeant des samossas et autres spécialités indiennes dans une très très très forte convivialité. De nouvelles amitiés franco-indiennes particulièrement intenses se sont ainsi scellées par le sourire, la joie et la partage.
Merci à Luc Pays, Muriel Galante et à L’Espace St-Sauveur pour cette bonne expérience et cette soirée des mille et une nuits - remarquable - à l’heure indienne.