Exposition Ultra peau

Exposition Ultra peau

Il est le plus gros organe de l’être humain, représente 1/3 de notre poids et sa surface est de l’ordre de 2m2 chez un adulte... Acné, eczéma, psoriasis, allergie, tumeur, ou mélanomes, voilà le vocabulaire qui l’accompagne le plus souvent de nos jours. L’épiderme.

Et pour le Palais de Tokyo, trop c’est trop ! Notre peau ne peut se résumer à ces quelques mots car elle est le sens, la vie, l’identité, la douceur et ce territoire immense, à parcourir encore et encore... !

Et c’est donc transformé en laboratoire de recherche artistique et poétique que le musée d’art contemporain de la ville de Paris à décider d’ouvrir ses portes à ce monde si grand, si parlant, si sensible...et si méconnu qu’est celui de la peau.

L’exposition se déroule sur un étage où s’entremêle pièces créatrices, peaux photographiés, odeurs étranges et poésie murale. Et ce n’est pas sans curiosité que l’on s’aventure dans cette grande parade blanche ou tout est à découvrir. Ou à redécouvrir. Quelle est cette grande inconnue que l’on nous donne à voir, à toucher, à sentir, à introspecter ? Des vers caressent des murs de tissus ocre, des pieds se prélasse dans une eau projeté sur vidéos, des odeurs de crèmes réparatrices se glissent vers vous, des murs cloutés semblables à de (jolis) capitons vous amènent dans une curieuse pièce.. Le curieux flânera avec cette sensation d’appartenir à ce monde qu’il connaît bien mais si peu, qu’il touche tous les jours mais sans oser l’observer, qu’il frôle comme du papier mais sans vraiment la caresser.

Et tout au long de cette visite épidermique, à nous les rides ! Les petites imperfections ! Les odeurs ! Les peaux douces ! Vieillissantes mais si vivantes ! Si pleines de vie ! Et sous tous les angles, sur tous les continents ! La peau est une carte d’identité depuis toujours : tatouages et scarification ethniques, mouche baroque à la cour du Roi ou nuques de geishas en sont les symboles. Et c’est sans compter toutes les expressions dont elle est la reine : être à fleur de peau, être bien dans sa peau... Mais au fait ? Serions-nous seul dans notre peau ? Grâce au cinéma, on a réussi à en savoir un peu plus en se mettant dans la peau de John Malkovitch (vive le progrès !) et même Napoléon avait senti l’affaire puisqu’il déclara : « Je sais quand il faut quitter la peau du lion pour prendre celle du renard ! »(sic !)


Alors respirons, écoutons, admirons la peau comme une enveloppe de désir et de beauté, car qu’elle soit blanche, noire rouge, jaune, poilu, fragile, vieillissante, tatouée ou camouflée, elle reste notre première interface avec le monde. Notre première sensation. Notre premier voyage. Elle est cette immense plage granulée qui reflètent notre santé physique et morale. Elle est cet organe de vie qui nous permet de respirer, et nous lie inexorablement à nos émotions. Cet espace qui conditionne nos relations à l’autre, à nos amours, à nos désirs. Elle est ce lieu d’échange avec l’autre et avec nous même. Ce lieu symbolique de toutes les libertés et de tous les échanges.

Car finalement, comment vivre sans le toucher ? Didier Anzieu disait : « De tous les organes des sens, c’est le plus vital : on peut vivre aveugle, sourd, privé de goût et d’odorat. Sans l’intégrité majeure de la peau, on ne survit pas ». Et c’est même parfois elle qui parle pour nous : elle transpire, elle blanchit, elle verdit ou se met à rougir quand ce bel inconnu vous frôle devant la photo d’une jeune femme en train de se coudre la peau avec un fil de mille couleurs.
Et très franchement, quand on possède une grande page à colorier ainsi toute une vie, ça se fête ! Et ça nous touche...forcement !

Retrouvez "Ultra Peau" sur Internet
Exposition du 25 avril au 21 juin 2006 au Palais de Tokyo

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Exposition du 25 avril au 21 juin 2006 au Palais de Tokyo