Karpatt distille son style dans des coups de gueule, de la bonne humeur, de la douce provocation, le tout dans une gouaille truculente anarcho-délirante du meilleur effet.

Karpatt aime les gros seins en forme de melon, emmerde les bourgeois, admire les militants couillus qui se lèvent le Dimanche, se moque des patrons de bar soudés à leur comptoir, chante l’amour, la femme, la maman, la famille... sensibilité à fleur de peau qui est du sur-mesure pour la scène, mais dont l’Album crée une ambiance chaleureuse sur sa platine CD.

Brassens regarde tout cela d’un œil bienveillant, retrouvant un peu de son âme et de son univers accolé à la contrebasse, le Django, les couleurs latino et cette poésie contemporaine qui fait exploser la rime et les conventions.

Ces trois bonhommes savent gagner dès la première chanson notre sympathie, sachant nous conter avec talent et un œil incisif les petits travers du banal, les petites histoires du quotidien. Chansons à texte en pleine harmonie avec une musique des rues, on sent la formation propice aux transhumances, quittant Paris pour frotter leurs instruments et leurs dégaines dans toutes les salles francophones.

Karpatt donne le sourire à la colère, rend harmonieux le plus décalé des portraits sociétaux. Karpatt, entre indolence et douceur, met des pansements à la douleur, préférant l’émotion à la force, misant sur la vérité des sentiments.

On est sous le charme de ces trois gaillards à la trogne rigolarde et tendre. Leur nostalgie est la nôtre, leur monde rejoint notre mémoire collective.

Le dernier album de Karpatt est un bijou précieux, pas une babiole de fête foraine, il faut savoir regarder le talent lorsqu’il a le visage de la simplicité et du plaisir simple. Laissez-vous prendre par la belle énergie Karpatt, ils vous mettront plein d’images dans la tête, Karpatt nous met dans d’beaux draps et c’est tant mieux.

Karpatt, Dans d’beaux draps. A écouter d’urgence !