Je venais de me faire lourder par ma dernière copine.

Observant en face de moi un mongolito en survêt faisant joujou avec son Nokia, je songais au suicide et à sa myriade de solutions finales toutes plus attrayantes les unes que les autres.

Peu à peu, même le suicide me décourageait ; et puis mieux valait que ce soit le débile d’en face qui s’y colle. Il ne laisserait probablement pas un grand vide le pauvre bougre.

Socialement rien que du positif : une autre crétin pourrait racheter à bas prix un survet Nike à Emmaus. Du pain béni pour la Gauche.

Voilà. Encore largué, comme toujours, comme d’habitude...

Motif ? : Trop gentil (?!!!) (on navigue dans l’aléatoire avec les femmes)

De mon expérience et des circonstances se dessinait en moi une idée plus précise de la femme.

Une sorte de caricature au crayon gras, semblable à celles vendues aux touristes sur la place Beaubourg par des hindous interchangeables, se formait au plus profond de mon cervelet.

La subtilité et la complexité n’y tenaient plus aucune place !

Une grosse mémére, con comme ses pattes qui se fourait des tampax dans le cul en lisant "Psychologie Magazine" et en buvant du thé bio avec ses copines les truies, imaginant les pires absurditées psychologiquement contradictoires pour déprimer leurs mecs.

Toutefois afin de compléter l’objectivité Il fallait bien admettre que les mecs n’avaient que ce qu’ils méritaient.

Il fallait bien être un peu naif et hypocrite pour croire à une vie de couple.

Sexuellement, trés vite, l’homme en couple a envie d’un autre vagin, et s’il vient à en pénétrer incognito un deuxième (en vrai ou en rêve) , l’irresistible désir d’une troisième vagin pointe le nez ... usqu’à l’anté-pénultième vagin. Nous sommes peu de chose...

Psychologiquement l’homme en couple porte sa conjointe aux nues et quand elle le quitte elle devient instantanément le maître étalon en matière de poufiasse.

Ce théorème démontre d’une manière simple et efficace les réelles aspirations de l’homme en couple.

Bref, dans le Métro je faisais le point. Quand on vient de se faire larguer on fait le point, puis on se saoul la gueule pour oublier le point. C’est toujours comme ça qu’on fait nous les hommes.

J’avais acquis une solide expérience du larguage et savais que pour s’éviter une période psychologiquement douloureusement épaisse, il suffisait d’effacer avec une gomme bleue et dure le visage de sa Joconde et de se faire trés vite le cul d’une autre.

Heureusement ayant pris les devants, il me restait une ex, repêchée par le cul : mon amante du vendredi. Malheureusement nous étions Mercredi !

Et puis tout n’était pas si noir puisque je me rendais à un concert de Thierry Jullien.

Arrivé au Zèbre de Belleville, je rentre gratos ! Je suis sur la liste des invités.

Trop top, la classe grave. Comme c’est facile de rentrer au Zèbre !
Trés vite le besoin d’une grande bière longue en bouche se fait sentir. (avec une clope)

Aë, à la première gorgée, une ex. me saute au cou.

C’est Caroline ! Horreur ! Elle me fait autant d’effet qu’un contrôleur de la RATP !

Une heure à écouter poliment ses conneries et ses projets de vie de merde. (c’est vrai je suis trop gentil)
Heureusement car la première partie du concert est épouvantable.

Nous sortons boire une bière longue en bouche au troquet d’en face.

Cette pauvre Caroline a vraiment la gueule de la trentenaire desespérée qui boit. J’ai beaucoup de mal à me concentrer face au torrent de banalités qui jaillit de sa bouche non pulpeuse asséchée par le tabac à pipe.
Berk, elle était tellement mignonne il y a 5 ans !

"Je te trouve radieuse et ton projet de monter une association de promotion d’artistes du vingtième est génial ! " lançais-je dans le vide.

(Je vais passer au passé simple, l’imparfait me déçoit : trop compliqué.)

Nous arrivâmes juste pour la dernière chansonnette toute bête du bucheron sympa de la première partie.

Nous nous assoyâmes et priment une bière longue en bouche.

Les gens (que d’habitude je ne peux pas sentir), me firent un agréable effet.
Entouré de jolies femmes au regard espiègle et intelligent, je repris goût au suicide.
Un groupe de rock pur middle-seventies entra sur la scène et se mit à jouir.

Puis vint le divin instant : L’entrée du maître.

Ah mon ami Thierry, les mots me manquent pour distiller mes impressions sur ton Show au lecteur abruti du Mague.

Ce fut parfait ! plus que parfait !

Moi qui déteste 99,99 % de la production musicale du Pays du saucisson et du Macdo,
(la France je ne l’aime pas et je vais la quitter comme tous les gens sensés !) et bien pour une fois je fus enthousiaste.

Thierry JULLIEN est un chanteur français écoutable ! que se soit dit.

Il fait partie du poloton de tête des "vrais" (Betsch, Breut, Bashung, Programme, Jullien, Anus, Josuah Desir).

A part sa première partie, tous les bons ingrédients sont là : Humour, second degré, refus de la poésie, textes qui sonnent, présence scénique, poésie, esprit vivant, honnêteté intellectuelle, esprit punk et dépravé, sensibilité à son époque, sens de l’auto dérision , intelligence musicale du groupe, etc...)

A écouter en boucle de toute urgence.

Je t’aime mon ami Thierry !

Thierry Jullien sur le net

PS : Je vends un micro Langevin CR3A 250 euros - affaire à saisir ! Une platine DAT Sony A3 professionnal : 250 euros (trés bon plan)