Marie Modiano

Marie Modiano

Une jolie brise souffle sur le paysage musical français. C’est doux, ça sent presque le sable chaud et l’album s’appelle curieusement "I’m not a rose".

Et pourtant, on aurait presque envie de dire que Marie Modiano en est une. Et fraîchement éclos de son bourgeon, la jeune femme de 27 ans délivre un premier album oscillant entre ballades acoustique et univers onirique. La fille du romancier n’hésite pas à nous promener avec elle dans son univers folk, toujours à la limite de l’intime. Et ça donne à rêver.

Car
c’est surtout un grand voyage que l’on fait en écoutant ce disque.

Comme elle se plaît à le dire, la musique a toujours été pour Marie une évidence. Quant à l’écriture, c’est comme si elle était née entre les lignes de son cher papa, Patrick Modiano.

Et n’allez pas croire que c’est en petite fille capricieuse que la jeune femme s’est mise à pousser la chansonnette. Bien au contraire. Et de cette harmonie entre les mots et la musique est venu se greffer une autre passion : celle du voyage. Parisienne de souche, Marie Modiano a pourtant longtemps parcouru de lointaines
contrées.

Etats-Unis, Italie, Chine, Angleterre (ou elle suivra notamment des cours d’art dramatique) et bien d’autres. Le disque a d’ailleurs été enregistré à Berlin. Et c’est de cette vie éclatée aux quatre coins du globe que rejaillit la force de ce disque. Mais une force lente et pénétrante.

Et comme pour faire écho une fois de plus à son passé - en Amérique notamment- , c’est en anglais que Marie Modiano nous raconte ses histoires : celle d’une miss Hawaii 58 qui regarde la mer (« Honolulu »), d’un cirque itinérant (« The ballad of the lonesome circus « ) ou d’une jeune femme fatiguée d’avoir trop voyagé (« Take me back where i belong »).

Et c’est avec un anglais simple, parfois susurré, fondu au cour d’arrangements oscillant entre pop et jazz que l’on se laissera emporter au creux de sa voix. Une voix fébrile mais nourrie aux accents de Bob Dylan ou encore de Prince.

Avec élégance, I’m not a rose nous prend par la main et nous emmène vers Hawaii, Londres, Tokyo, voire un peu plus vers les étoiles. Un brin décalé, toujours un peu rêveuse, Marie attrape nos instants de quiétude à travers quelques notes de ukulélé, de guitares envolées et de morceaux fraîchement fredonnés. De quoi ravir les oreilles de tous ceux qui rêvent de se dépayser, confortablement installé dans leur canapé.

Marie Modiano, I’m not a rose

Marie Modiano, I’m not a rose