CPE : Sous les pavés, la Merde !

CPE : Sous les pavés, la Merde !

Ne rien faire et ne pas laisser dire, voilà désormais la règle d’or de la vie politique française.

Les choses vont mal, très mal même, peu importe ; il faut laisser crever la France la bouche ouverte aux racontards des syndicats de fonctionnaires, aux démagogiques jérémiades dodelinantes de François Hollande, aux exigences téléguidées des jeunes, vieux avant d’avoir vieillis, enfumés par les vieilles rossinantes de la politique appointées, aux archaïques raseurs du PC qui n’en finissent pas de radoter que demain on rase gratis, aux Horaces et aux Curiaces de Droite qui s’empoisonnent au curare convivial.

Un malade a besoin de médicaments.

La France est malade, et sa jeunesse est malade de la maladie de sa mère, la pauvre vieille France alitée depuis de longues années, avec à son chevet des croques-morts électifs, cloués sur place, indéboulonnables : ils sont venus, ils sont tous là, les mêmes de Droite, de Gauche, d’ici, de là, employés des pompes funèbres et établissements PS, PC, UMP, et compagnie... Spectateurs rémunérés, soignés, décorés, honorés, d’une agonie qui les nourrit.

Ils ne pensent qu’à eux ! Se faire réélire pour la tirelire, voilà le programme.

Vous pouvez demander le programme, c’est toujours la même comédie depuis plus de trente ans, avec les mêmes comédiens.

Alors, chacun joue son rôle, mu par son nombril, son but final, sa réussite personnelle : si la France était une équipe de rugby, elle ne marquerait pas un but, faute de jeu collectif.

Que se passe-t-il autour du CPE ?

La danse du scalp autour de l’aristocrate crinière du ci-devant VILLEPIN a de quoi surprendre l’observateur libre.

Comment savoir ce que l’application du contrat donnera dans la pratique, quels seront ses bienfaits, ses méfaits, puisque ses adversaires ne veulent pas d’épreuves pratiques ?

Condamné à mort avant de naître, c’est un CPE virtuel qu’on veut virer.

Au delà des manipulations, des intérêts personnels des uns et des autres, de la transfusion de rue dont se requinquent, comme d’un petit vin blanc qu’on boit sous les tonnelles, les syndicats, la Gauche et l’extrême Gauche, la réalité qui n’a jamais semé, même en mai, de plages sous les pavés, s’impose : le chômage n’en finit plus de sévir, l’emploi stagne, les jeunes envieillis par l’idéal du modèle fonctionnarisé s’embourbent, s’effraient, ne croient plus qu’aux lendemains qui déchantent.

Alors, merde ! Il faut oser quelque chose pour réveiller les dormeurs désespérés de la "mobilité sécurisée".

Il faut dire les choses comme elles ne sont pas : le patron n’est pas un tyran, le tortionnaire qui formerait ses employés pour les licencier à la première lubie, jetant par la fenêtre l’argent, le temps, la compétence, pour rien, comme ça !

Les Syndicats ne représentent plus le monde ouvrier, mais seulement l’apparence médiatique du monde ouvrier : ils croient jouer dans un film d’Ettore Scola !

Faut dire que dans l’organisation des spectacles de rue, ils battent PINDER, MEDRANO, ZAVATTA.

La manif aujourd’hui est une récréation de Gauche, un pique-nique la France, un rendez-vous des nostalgiques de la manif qui ont le temps des autres à gaspiller (augmentation des arrêts de maladie les jours de manif), une fête à "neu-neu", où se retrouvent des retraités (les principaux militants des syndicats), des enseignants, des fonctionnaires, des pères tranquilles de la sécurité de l’emploi fonctionnarisé, des jeunes malheureux et manipulés ; la manif "snif-snif", la manif "flonflon", la manif "moutarde", et parfois, à cause des casseurs, ces intrus illettrés, ce peuple des banlieues, la manif "mornifle".

Il faut continuer à dire les choses comme elles ne sont pas, ainsi que le Parlement, forum démocratique, n’est qu’un tampon sur les lois, et quelques fois une réunion de mimes agités.

Faute d’une vraie représentation du peuple à cause du mode de scrutin en vigueur, le Parlement est une caserne politique, où les parlementaires votent au garde à vous sans aucun débat, sans que puissent s’exprimer les opinions de la France multiple ; pourquoi n’a t-on pas entendu cette passion contre le CPE chez les parlementaires socialistes ? Pourquoi Madame BUFFET n’a t-elle jamais pris la parole contre le CPE au Parlement ? C’est la muette du Parlement et aujourd’hui elle gueule !

Pourquoi attendre qu’une loi soit votée pour la contester ?

Pourquoi les syndicats se mobilisent-ils, bourrant l’urne des rues, une fois que la loi a été votée ?

Et les jeunes, et les salariés que cette loi ne concerne pas, pourquoi n’ont-ils point cherché à influencer les élus avant le vote ?

Pourquoi ?

Parce que, en France, on ne discute pas, on n’argumente pas, on s’oppose, on se mobilise, on simplifie par les pieds qui piétinent, on manifeste ; images que d’images, on voit les manifs à la télé, c’est vrai comme du CARLIER, on y croit, c’est beau la manif du beauf : tiens, il y a LANG tout rose, où est passée ARLETTE, as-tu vu le chapeau de FABIUS et la ravigote de HOLLANDE, le plasma de JOSPIN et BUFFET ? Non, pas la peine de buffet, chacun apporte son casse-croûte, jambon beurre ou saucisson...on appelle ça la démocratie d’opinion !

Comme si la rue n’était pas manipulée ?

Comme si ces manifestations n’étaient pas organisées, médiatisées, gonflées par le militarisme syndical de la fonction publique, des enseignants syndiqués, qui jouent avec le feu.

Comme si les assemblées générales d’étudiants étaient démocratiques avec leurs votes forcés, leurs décisions enlevées à l’arracher, et les conseils avisés de qui ?

Au demeurant, j’adore les manifestations, si je pouvais je les ferai toutes ; il y a même une institutrice déguisée en Marianne qui, bonnet phrygien sur la tête, gorge dénudée, offrait au peuple sa poitrine fine et ferme ; ça c’est du spectacle républicain et laïque en plus, même si l’on promène les seins...

Ah que la jeunesse est belle, quand elle est rebelle, mais que veut-elle, qu’exige t-elle ?

Non point de monter au ciel comme le voulait Jules VALLES, mais d’avoir une vie de fonctionnaire, une vie salariée, syndicalisée, ponctuée par des arrêts de maladie, des repas d’entreprises, des jours de repos et surtout aucune aventure, aucun risque, tous enfants de "l’assistance publique".

Ah que la Gauche est vieille, mais qu’elle laisse au moins la jeunesse rester jeune !

Je ne veux pas que mes enfants aient un jour pour grand-mère Martine AUBRY... quelle terreur, quelle horreur !

GILBERT COLLARD,
Président du MASC.