Rêve général !

Rêve général !

Après l’éclatante démonstration des manifestations du 28 mars, quelle suite donner au mouvement anti-précarité ? Une seule alternative : le rêve général !

Depuis plusieurs semaines, les étudiants luttent dans la rue et dans les facs contre la précarité que veulent leur imposer le patronat et le gouvernement. Le mouvement s’est amplifié de jour en jour. Les lycées sont maintenant dans l’action, malgré la répression. La lutte des étudiants ne suffira pas à faire plier les princes qui nous gouvernent. C’est ensemble, jeunes, chômeurs, précaires, travailleurs du public et du privé, actifs et retraités que nous pourrons gagner. Nous sommes tous concernés.

Que pouvons-nous attendre des partis politiques déjà englués dans les prochaines élections ? Depuis trente ans, la droite comme la gauche nous précarisent (CIP de Balladur, emploi-jeunes de Jospin, CES, CEC...), détruisent les services publics, rognent nos systèmes de retraite et de sécurité sociale. Les politiciens ne veulent que gérer la distribution des miettes qu’ils jettent parcimonieusement au petit peuple.

Il est grand temps de reprendre le contrôle de nos vies. Gérons la société par nous-mêmes, pour nous-mêmes, en organisant des assemblées dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les bahuts... Sans patrons ni Etat, décidons nous-mêmes de notre avenir en commençant par reprendre le contrôle de nos luttes. Qu’attendent les organisations syndicales pour déclencher une riposte d’ampleur contre le gouvernement ? Le pourrissement du conflit ? Ne laissons pas reproduire l’échec du mouvement pour les retraites de 2003.

Occupons nous de nos affaires en développant des pratiques anti-autoritaires et autogestionnaires, en adoptant la démocratie directe, en créant des réseaux d’entraide autonomes. Car il est primordial de préserver l’autonomie des luttes contre toutes les récupérations politiciennes.
Il faudra aussi un jour comprendre que nous ne pouvons pas supprimer la misère et la précarité sans remettre en cause le salariat et toutes les institutions étatiques qui permettent et maintiennent l’exploitation de l’homme par l’homme. Seule l’abolition du salariat et l’expropriation du patronat pourront rendre leur dignité aux personnes précarisées, particulièrement aux sacrifiés, à ceux et celles qui dépendent à jamais des Restos du cœur, du Secours populaire, de l’Armée du salut et autres associations humanitaires.

Le capitalisme nous épuise et nous ratiboise, nous et tous les gueux de la Terre. Bâtissons un autre futur, sans injustices, sans privilèges, sans pauvres ni riches, sans CPE ni CDI, sans travailleurs ni chômeurs. Construisons un monde égalitaire basé sur l’entraide et la liberté.

Pour y parvenir, il est urgent de préparer la grève générale qui pourrait faire naître « un jour » le... rêve général.