Scalpel !

Scalpel !

Des livres sur la Chine, il y en a eu des centaines qui vont de "Le palanquin des larmes" de Chow Ching Lie à "Les cygnes sauvages" de Jung Chang en passant par Le chien de Mao de Lucien Bodard. Mais un livre comme celui-ci, jamais.

La promesse de Shangai de Stéphane Fière est un portrait au scalpel d’un jeune Chinois d’aujourd’hui. Qui sait exactement ce qu’il se passe à Shangai ?

Mao Zedong et sa Révolution culturelle ont tout bouleversé. La Chine est passée du Moyen-Âge à la modernité en moins de temps qu’il n’en faut pour attraper un grain de riz avec des baguettes au fond d’un bol. Un formidable bond en avant qui n’a pas profité à tout le monde. Des milliers de paysans sont déracinés de leur campagne profonde et parachutés dans une ville qui connaît un développement économique fulgurant.

Naïf et innocent, Zhanxin, le jeune héros, survit tant bien que mal au milieu de cette jungle urbaine et sans pitié. Au travers de sa vie, ses amitiés, ses amours, les trahisons successives dont il est la victime, l’auteur nous présente les mingong, ces esclaves modernes, corvéables à merci, employés en masse sur les grands chantiers de construction de Shangai. Pour garder la tête hors de l’eau, il faut apprendre à ruser.

Stéphane Fière dépeint avec un humour et une ironie tout en finesse un pays qu’il connaît bien pour y habiter depuis plusieurs années. Loin des clichés de cartes postales que tous les documentaires nous infusent, ce livre nous ouvre les yeux : l’esclavagisme existe encore et les nez d’éléphants (les étrangers blancs) y prennent une part active. Tout est bon pour s’enrichir et la pitié n’existe pas.

Mieux qu’une promesse, un grand roman est né.

La promesse de Shangai de Stéphane Fière, Editions Bleu de Chine

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