"MEDS", Placebo - Virgin

"MEDS", Placebo - Virgin

Lorsque vous ne vous êtes pas protégé contre la grippe et que la fièvre commence à monter au point de vous sentir très mal, il existe un « Meds »-icament indispensable pour se remettre sur pieds. Le nouvel album de Placebo comprend 13 titres à consommer sans modération mais à ne pas laisser à la portée des enfants.

Fini, les sons électroniques de « Sleeping With Ghost » pour contrecarrer la vague rock du début des années 2000 ; avec « Meds », le groupe prend un nouveau départ, ébloui une nouvelle fois son auditoire par un album orignal et rempli de tubes en puissance. Terminé, les poses androgynes, la froideur d’un groupe stéréotypé pour marquer les stades. Tout ici est dans l’anticonformisme, le contre pied et l’appel du large dans des paroles on ne peut plus humaines.

C’est derrière Alice et l’envers de son miroir que Brian Molko et sa bande décident de nous emmener : que ce soit sur « Cold Light Of Morning » qui retrace le petit matin blême après la prise de substances illicites ou sur « Broken Promise » en duo avec Michael Stripe (REM) qui parle d’adultère, l’univers qui entoure ces phénomènes de foire que peuvent être des rocks stars, ressemble à celui de monsieur tout le monde.

La chanson magnifique « Follow The Cops Back Home », tout en retenue, permet de relativiser le bruit sourd des guitares lourdes, la voix du chanteur porte toujours aussi bien les angoisses d’une société corrompue et parfois même perdue.

Eux, loin de se disperser en considérations artistiques maladives (quand on arrive à 10 ans d’existence), se sont donc retrouvés dans le sud de la France en compagnie du français Dimitri Tikovoï pour composer cet opus dérangeant et fascinant. Flood (U2, Depeche Mode) quant à lui, s’est emparé des manettes du studio RAK pour mixer le tout.

Le plus naturellement du monde « Meds » revient à la source du plaisir et du désir. Placebo ce n’est pas de l’eau, il y a bien une substance addictive dans leur musique.