Bonjour, Marie France. Pourquoi ce prénom de scène sans trait d’union ?

Lorsque l’on me connaît, on m’appelle Marie, ça tombe bien, j’aime ce prénom si féminin et si simple. France devient alors mon nom de famille. Je suis donc la vraie Miss France ! Voilà pourquoi j’ai ôté le trait d’union .

Vos fans se souviennent de votre règne sur l’underground. Pouvez-vous évoquer quelques anecdotes de cette époque ?

J’ai été parachutée à Saint Germain des Près à 16 ans. Je me suis prise pour la petite Lucy in the sky des Beattles, J’ai écumé les nuits, les délires, les amours. Il paraît que j’ai fasciné les foules et d’autres plus connus, Gainsbourg, Mick Jagger, Hendrix, Onassis et tant d’autres, c’est vrai. J’ai fait mes premiers pas sur scène au cabaret à 19 ans et je n’ai jamais arrêté.

J’ai été je crois, capricieuse, scandaleuse, dangereuse, j’ai touché à tout, c’est sûrement vrai, mais je raconte quasiment tout dans mon autobiographie « Elle était une fois » parue chez Denoël en 2003.

Comment vit-on, au jour le jour, le statut d’icône ?

Pour moi « Icône » c’est glacé et immuable, le contraire de moi. Je me définirai plus comme « muse ou égérie » Au jour le jour, tout va bien j’ai le chic pour passer incognito, et je ne me prends pas au sérieux.

Vous êtes une artiste dont la discographie est aussi mince que votre talent est immense. Est-ce un choix de votre part ?

Merci ! J’ai toujours aimé mener ma carrière comme je mène ma vie, c’est à dire libre, sans dépendre du goût, ou de l’avis des uns et des autres, j’ai toujours été une rebelle et mené ma barque à ma guise. Je n’ai jamais cessé de travailler pourtant, D’où ma trajectoire underground mais pas moins riche pour autant. Je suis satisfaite de cela, car j’ai rencontré des artistes et des gens merveilleux qui m’ont soutenue et me soutiennent encore. L’essentiel pour l’artiste est d’être en scène, de s’exprimer et d’être aimé. Avec le temps, je m’assouplis, et suis plus disponible aux autres.

Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir l’auteur-compositeur de Régine, Frédéric Botton ?

Son élégance et son humour en font un auteur compositeur unique, il écrivait déjà les musiques des somptueuses revues de Jean-Marie Rivière à l’Alcazar. Je l’ai toujours admiré. Dernièrement nous nous sommes retrouvés et il m’a proposé ces chansons sur mesure. C’est un privilège car il n’a écrit que pour des grandes dames : Greco, Barbara, Joséphine Baker, et d’autres. Mon tour est arrivé, et j’en suis fière.

Entre nous, livrez-moi votre secret de votre voix si sensuelle. Utilisez-vous les mêmes trucs et astuces que Céline Dion ou est-ce on ne peut plus naturel chez vous ?

Ma voix n’est pas comparable à la sienne. Je n’ai pas vraiment de secret, juste un désir immense de chanter, et la volonté de progresser. Je chante avec la voix de mon âme, c’est tout. Mais j’apprends à protéger ma voix, car elle est plus vulnérable qu’on ne le pense, et la voix est un trésor précieux.

Est-ce que le cinéma et le théâtre vous font encore les yeux doux ou vous ne voulez plus en entendre parler ?

Pas du tout, je suis une artiste multi facettes, je m’épanouis dans tous les arts de la scène, J’aimerais beaucoup tourner ou jouer plus souvent au théâtre, mais peut-être que les gens ne pensent pas à moi. Je suis confiante, cela viendra.

Vous menez une carrière très discrète, au-delà des modes, mais qui, contrairement à celles d’autres artistes, perdure d’année en année. L’avenir vous inquiète ?

Oui, je suis indémodable, car intemporelle, je traverse les modes et les époques et je reste la même en me bonifiant. Je ne suis pas inquiète car je sais ce que je vaux et ce dont je suis capable, je travaillerai toujours car je suis artiste dans l’âme. Je n’ai pas peur de l’avenir, en plus je suis une nature heureuse, j’aime la vie, un rien me fait rêver. Pour moi l’important est d’avoir toujours des projets qui me passionnent, et le public au rendez-vous.

Vous venez de donner un concert unique au Trianon. Est-ce qu’une tournée nationale est prévue ?

Pour l’instant, je promotionne mon album Raretés, on me demande à Bruxelles, j’irai chanter partout on l’on me désire avec bonheur, j’espère bien rencontrer le tourneur qui organisera une tournée en France bientôt, Paris me retient trop dans ses griffes alors que je ne demande que de courir ailleurs, j’ai des musiciens merveilleux avec qui je me sens en totale symbiose, je veux partager ce bonheur

Chère Marie France, je vous laisse le mot de la fin...

Que le spectacle commence !

Marie France sur le Net

Réf : Raretés, Edina Music/Nocturne

Livre Elle était une fois chez Denoël