Je suis une pétasse donc je suis écrivain

Je suis une pétasse donc je suis écrivain

Il faut faire quelque chose pour sauver la littérature contemporaine d’une odieuse propension à se foutre ouvertement de la gueule du monde - et d’elle-même par la même occasion. Depuis les succès médiatiques et publics de Frédéric Beigbeder et de Catherine Millet n’importe quel crétin, ou sale gamine " blindée " sans imagination ni style tente de mixer ces deux recettes pour en faire des livres " hypes " selon cette logique imbécile-là. Ce qui était conceptuel chez les deux auteurs précédemment cités est devenu une sorte de panacée idéale et rentable pour de nouveaux faux écrivains qui n’apportent rien à la machine à écrire.

Sans honte et avec un mépris caractérisé pour leur public potentiel, ils sucent avec une pauvreté syntaxique, langagière et idéologique caractérisée des " trucs " imparables dans l’air du temps. Ils transforment l’essai en des livres calamiteux que les éditeurs publient avec fierté et calcul marchand alors que de jeunes ou vieux types ou filles doués fous de littérature crèvent de non reconnaissance.

Dans cette série navrante, voici Lolita Pille qui aurait tout aussi bien pu se " pseudonommer "

Emma Hart, Emilie Ingalls, Candy Capwell, Elsa Barracuda ou encore Charlotte Coke et qui sort " Hell " chez Grasset par on ne sait quel hasard malheureux ou fellation non feinte à un directeur littéraire endormi - ou critique littéraire à " Voici " sous Ectasy.

" Je suis une pétasse ! ", cette affirmation lance ce roman qui a du être torché dans les toilettes du " VIP Room " ou des " Bains douches " un mardi soir ennuyeux sur les Mix de Jean-Edouard. Lolita Pille fait preuve d’une immaturité littéraire hors du commun, mais d’où peut bien lui venir cette non-verve ? Que peut-on y lire sinon des joutes verbales futiles contre ces petits amis ou ex-zizis sur pattes de bonne famille d’un soir ? Rien, du vide sidéral non sauvé par Capitaine Flamme, de la masturbation en Gucci ou Prada, des question métaphysiques sur les affres de la richesse en milieu urbain fashion et privilégié qui n’intéressent même pas l’héroïne alors nous, vous pensez bien.... A côté de tant de fatuité, de mégalomanie, de vulgarité, de grossièreté et de provocation à deux euros, " Miette " de l’ex lofteuse Loana de la saison " one " apparaît comme une chef d’œuvre de sincérité qui parle bien mieux du siècle...

J’ai lu quelque part que l’on comparait Lolita Pille à Céline, c’est juste, il y a du Céline Dion version call girl chez cette fille qui ne peut être qu’un concept marketing, cela ne peut pas exister des gens aussi malheureux et impudiques qui jouent aux artistes maudit dans la vraie vie ! ! Lu, et jeté dirait Jean-Edern...

Hell, Editions Grasset, 230 pages, 15 euros

http://www.lolitapille.com

Hell, Editions Grasset, 230 pages, 15 euros

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