Le dernier Album de Diam’s et moi

Le dernier Album de Diam's et moi

Etant donné que je n’avais pas encore reçu son album à la rédaction parisienne de mon Journal à succès Le MAGUE, j’ai décidé de vivre une expérience artistique unique, forte, métaphysique et peu banale : je suis allé écouter le nouvel album "Dans ma bulle" de la rappeuse énervée DIAM’S à la Fnac Musique de Bastille.

Moment étrange et hors du temps que de se retrouver casqué en noir, seul au monde parmi la foule anonyme, en passant l’un après l’autre les titres de l’interprète de "Brut de femme", son album qui avait si bien marché il y a deux ans.

Chez Diam’s, il y a pas mal de choses énervantes, en vrac, son indécrottable masculinité, son agressivité, sa coupe garçonne, ses survêtement immondes même lorsqu’elle n’a pas Sport, la grossièreté de certains de ses propos et puis surtout sa religiosité gonflante et redondante comme dans son premier album. Qu’elle soit croyante pourquoi pas, à la limite, je m’en fiche, tout le monde ne peut pas être libre et athée comme moi, mais parfois, elle est carrément intégriste et très moralisatrice.

J’ai lu dans la presse People qu’elle sortait avec Ramzi le comique, ça serait bien que son côté féminin à Ramzi tempère son côté mec à Diam’s. Je suis certain qu’avec les cheveux plus longs et quelques kilos en moins la boulette pourrait être plus sexy et moins brute de décoffrage. Après elle s’étonne que ses mecs cherchent le rapport de force et qu’elle se fasse larguer ou frapper (oui je sais ça n’excuse pas la violence conjugale...).

L’album commence par une intro parlée complètement surréaliste mais touchante qui narre son parcours, celui de la fille de ses parents, mère française, père chypriote si j’ai bien compris et de son adolescence dans une chambre près d’un bar dans le 91.

Ensuite il y a cette chanson au tempo super rapide et hard qu’on entend partout, pas mal, bonne énergie mais si tu écoutes le truc trop longtemps tu peux avoir envie de casser des trucs dans ta chambre, ça peut tomber sur les nerfs.

Chose incroyable dans une des chansons, elle fait comme moi dans tous les articles, elle cite Bertrand Cantat, elle est marrante cette meuf tout de même et dire que tout cela ne serait pas arrivé si elle n’avait pas découvert NTM toute seule dans sa chambre dans les années 90. Si elle était tombée sur Hervé Villard, son parcours aurait été différent, à quoi ça tient la vie tout de même !

J’ai l’air de me moquer gentiment de cette fille nature, sans artifices qui chante son flow avec sa voix, son énergie, sa naïveté, sa candeur et ses rêves de petite fille paumée sous des bonnets de yo et des tee-shirts Adidas trop larges, mais j’ai finalement beaucoup d’affection pour sa maladresse, ces textes quelques fois un peu immatures et utopistes mais qui finissent par la rendre attachante cette gamine.

La preuve en est, sa chanson pour Marine Lepen qui surprend de premier abord mais qui tire presque les larmes tant elle est simple, efficace et enfantine, pleine de bons sentiments et de haine mêlées.

Elle a vraiment un style Diam’s, elle jette son cœur dans la bobine dans beaucoup de distanciation, on a froid pour elle de la voir si à poil devant nous mais finalement c’est bel et bien cela un artiste, un individu sensible et un peu à l’ouest et qui nous balance des messages simples qui restent dans notre mémoire collective.

J’étais parti pour en dire du mal, mais sociologiquement, intellectuellement et artistiquement, il faut s’intéresser à cette petite brune NRV, à cette fille qui ne demande qu’une chose qu’ON L’AIME. Allez Diam’s, je t’aime bien petite garce...