Fragments d’Elles

Fragments d'Elles

Délicieuse, Fanny Cottençon était tout simplement délicieuse à l’avant-première de Fragments d’Elles la pièce qu’elle joue en ce moment et jusqu’à la mi-Avril au théâtre des Champs-Elysées.

Comme elle le dit elle-même à travers un texte de Simone De Beauvoir, Virginia Woolf, Nathalie Sarraute ou je ne sais quelle consoeur, Fanny est apparue sur scène "bien conservée, pas jeune puisqu’elle a passé la quarantaine mais bien conservée". Cette comédienne confirmée occupait la scène avec des atouts qu’elle maîtrise bien. Sa voix bien sûr mais aussi un corps sculptural dans une robe superbe et de ces détails de mise en scène qui rendent le tout truculent. Un exemple ? Lorsqu’elle arrive, elle enlève son manteau, (je ne vous dirais pas ce qu’il y a dessous, j’ai passé l’heure à essayer de comprendre, mais allez-y, vous me direz quelle robe elle a mise) puis ses chaussures à talons. Et là, alors que pendant les cinq premières minutes je me demandais comment elle tenait debout sur ces chaussures, elle se masse ses pieds endoloris... Je ne sais pas pourquoi, elle m’a tout de suite parue sympathique [1].

Pour vous expliquer un peu la pièce sans la dévoiler, c’est une sorte de "monologue du Vagin" à la française, c’est un composé de textes d’auteurEs féministes, textes souvent drôles, parfois émouvants, généralement poétiques. Evidemment, j’ai une tendresse particulière pour les nombreux passages subtilement connotés, comme la panne de Raoul et les tentatives infructueuses pour ranimer le pauvre homme. Tout y passe : la maternité et son absence, les mères et les belles-mères (qui seraient toutes un peu folles, c’est vrai quand on y pense), les hommes et leurs sexes ("il parait que les femmes n’ont rien et que les hommes ont quelque chose et j’aime bien qu’on mette quelque chose dans mon rien") Tout, toujours du point de vue de la femme...

Vous croyez que c’est uniquement par partialité que j’ai aimé ? Possible. Possible que les hommes soient restés scotchés au décolleté superbe de Fanny, à sa description de sa poussée mammaire quand, enlevant son peignoir à 15 ans, elle a réalisée qu’elle avait deux -vrais- seins et aux moult détails de "la consultation chez le tateur de nénés".

Beaucoup de rire et de rythme, beaucoup de moments de vérité... A déguster en couple (c’est le moment de tout lui dire) ou entre copines (peut-être pas mal pour un enterrement de vie de jeune fille). A mon avis par contre, évitez d’y aller avec votre mère ; enfin, pas en même temps.

Hommes seuls s’abstenir ? Pas forcément, c’est le moment d’aller tout comprendre aux femmes et de devenir intelligent. Hum. Vous rirez peut-être parfois jaune mais vos zygomatiques ne devraient pas rester ternes.

Donc, c’est du mercredi 08 février 2006 au dimanche 16 avril 2006, tous les jours sauf le lundi.
La pièce joue à 21h du mardi au samedi et à 15h le dimanche.
C’est au
STUDIO DES CHAMPS ELYSEES
15, Avenue Montaigne
75008 PARIS
Location au 01 53 23 99 19 ou par internet, par exemple sur ce site.

J’M.