Dico Zéro : Le triomphe du dictionnaire Subjectif

Dico Zéro : Le triomphe du dictionnaire Subjectif

Dans votre bibliothèque il vous faut désormais posséder le Dictionnaire Zéro, présenté lui-même par ses deux jeunes et brillants auteurs comme un vide-grenier de la pensée, un endroit, forcément subjectif, inventif et décalé où la pensée la plus subtile, délicate et pertinente trouvera ainsi un logement parfait, après que les mots les meilleurs, les plus forts et les plus percutants y aient trouvé un refuge digne des nombreuses années à les chiner, les dénicher ou les posséder.

Nicolas Boissier et Grégory Noirot, les deux compères fondateurs du groupe Zéro en 2003 font ici œuvre commune avec une jubilation commune, une vraie élégance et la recherche permanente du bon dosage dans l’élevage du mot juste.

Publié aux éditions Melville, ce dico Zéro est un objet livre qui se lit dans tous les sens, qu’on pose et qu’on reprend pour goûter d’autres plaisirs textuels, seul ou à plusieurs. Le dico Zéro est un ouvrage qui s’oralise, dont on se délecte comme un grand vin de vigueur. Rangé de A à Z comme dans le plus grand classicisme, c’est dans le choix des mots et de leurs définitions saugrenues, anecdotiques, particulières, qu’il faut trouver l’intérêt et la beauté de ce dictionnaire.

C’est ainsi que les définitions comme des aléatoires prennent du sens et de l’intérêt à la lecture du Dico qui n’a de zéro que le nom tant il vogue vers plus l’infini des littératures libres et dévergondées, audacieuses à souhait, libertaires mais érudites.

Exemple : CHAINE (A LA) : Le risque de rupture de la chaîne par maillon isolé ne provoque aucune hésitation chez cette femme occupée à dresser les mâts des bateaux velus (...)

On sourit, on rêve, on se réjouit de ces pirouettes du langage fort bien négociées, de ceux jeux intellectuels qui dépasseront tous les clivages politiques ou idéologiques, et qui plairont aux lecteurs du Figaro, de Libé comme de Télérama.

Le Dico Zéro revient à la base de la fonction première d’un dictionnaire, à savoir, donner du sens, ranger des concepts, créer dans un cadre très normatif, compiler le monde avec un œil attentif.

Le Dico Zéro se dévore de tous les côtés, s’envisage de bas en haut, de gauche à droite, se lit dans son milieu, aux entournures, à l’envers, à l’endroit ; triomphe de l’art poétique et de la pensée la plus subversive qui soit, le dico Zéro est une œuvre de salubrité publique. Il y a fort à parier qu’il va rendre votre Larousse et votre Robert bien poussiéreux.

Bravo Messieurs Boissier et Noirot, on aurait aimé, ici, avoir pareille idée de plume et la traiter si joliment. Respect et gros coup de cœur pour le Dictionnaire Zéro. Achetez-le pour qu’il sorte en poche et puisse accompagner de nombreux pantalons ou vestes de curieux.


Nicolas Boissier et Grégory Noirot


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