Cet album, le 4ème, sera peut être l’occasion de la faire passer du rang d’égérie underground à artiste accomplie pour le grand public, la BO « Angel A » devrait l’y aider.

Une Bande vraiment Orignial de film qu’elle a composé et qui permet au film d’avoir une tessiture forte appuyant d’autant mieux le compte de fée de Besson.

De sa voix haut perchée, sorte de démiurge qui plongerait ses cordes vocales dans le miel, elle entonne des balades merveilleuses comme sur « Word Is Out » qui rappelle un autre lutin islandais venu d’une contrée merveilleuse, cette fameuse Bjork avec qui elle a déjà collaboré sur un précédent opus (ainsi que Massive Attack excusez du peu).

Les textes de ce disque viennent de son goût immodéré pour les séries noires et les livres d’horreurs ce qui se marie fort bien avec ses samples éléctroniques et son atavisme lyrique (elle est la fille du grand compositeur-saxophoniste Jan Garbarek). Quand « Sleep » exprime le désarroi d’une femme kidnappée et emprisonnée dans un bunker souterrain, « Can I Keep Him » évoque le tueur en série Dennis Nielsen, enfin « The Last Trick » a semble t’il été pendant longtemps une chanson qui semblait être la dernière qu’elle aurait pu écrire. Voici pour les meaux-mots d’Anja, il ne lui restait plus qu’à mettre le tout en musique.

C’est donc en compagnie d’un certain Gisli artiste islando-norvégien, touche à tout génial et de son paternel pour les cordes et le saxophone qu’elle administra son monde singulier. Toujours à des années lumières de toucher le sol par ses chansons émouvantes et touchantes, Anja Garbarek mérite mieux qu’un simple succès d’estime.

Espérons que cet album estimé en Norvège comme son album « le plus commercial » soit porté par le groove et les trucs bizarres qu’elle adore offrir aux oreilles de ses auditeurs. Disque indispensable pour tous les amoureux des voix, des monstres poétique et des vaillant qui aiment le froid d’une conciliatrice parfaite.

ANJA GARBAREK, Briefly Shaking, Virgin