A propos de la soi-disant "branchitude" du MAGue

A propos de la soi-disant "branchitude" du MAGue

Je lis ici et là sur la Blogosphère à propos du Journal LE MAGue, que ce dernier serait "branché", et pis encore, que moi-même Frédéric Vignale, 32 ans, (attention je compte avoir cet âge pendant 4 ans), brun ténébreux aux larges épaules rassurantes et aux doigts fantasmatiques, fondateur bien aimé de cette glorieuse aventure cybernétique, je serais, en tant qu’individu, le comble de la branchitude, un bobo, un individu tendance et quelques autres choses délirantes du même acabit.

C’est assez étrange comme, en France, pays du Camembert, de l’arrestation de Bertrand Cantat, de l’invention du concept du Pastis, patrie qui a élu un monarque de droite très adroit dans un grand parti de Gauche, hexagone cruel qui laisse actuellement des gens dormir dehors dans ses plus beaux quartiers, on a besoin de créer des archétypes réducteurs.

Je ne suis pas un branché, je suis un homme .......................libre !

Encore que... il est vrai que si "branché" signifie "connecté au réseau Internet depuis 1998 comme une bête furieuse ayant besoin de sa drogue on line", en effet cela reflète assez bien la réalité des choses. J’y peux rien, j’aime la flatterie des milliers de mails reçus par jour, que les filles soient nues, qu’elles m’admirent machin bidule...

Il est vrai également que je suis extrêmement soigné de ma personne jusqu’au bout des ongles que j’ai fort jolis il est vrai, que je suis un brin frère de sang du schtroumpf coquet, que j’aime les fringues H & M et Zara, les portables high tech à 9 euros chez SFR, mon sac FBI à 12 euros déniché dans un magasin gay ; j’aime porter mes cheveux longs de jais, me laisser pousser la barbe comme un mousquetaire et singer le Che Guevara ou Johnny Depp en plus virils qu’eux et moins mort et connu en tee-shirt que le cubain à béret.

Je lis aussi que le ton du MAGue est tellement libre, tellement riche, sympathique, palpitant, audacieux, et laissant s’exprimer plusieurs idéologies douteuses (les fans de Cali, les adorateurs de Dieudonné, les amoureux de Justine Miso, les gens qui comprennent l’humour de Luc Ds, le groupe des Chti qui trouve que Derensy ressemble à Gainsbourg, les fétichistes vignaliens et clitoridiens...), que c’est louche.

Si "branché" signifie "urbain", "dandy sans fortune", obsédé des mégabits, esprit curieux, habillé avec goût (je ne mets jamais de chaussettes blanches, de jogging, de tee-shirt sans forme, j’ai mis Madonna comme sonnerie de portable, je me lave parfois plusieurs fois par jour et je connais par coeur un album d’Alain Bashung), bon ben d’accord, je veux bien être qualifié de "branché".

Pour ce qui est d’être "bobo", à savoir "bourgeois-bohème", j’adorerai vraiment, mais ce n’est pas le cas ou alors on m’aurait menti.

Je rappelle aussi que malgré la magnificence graphique du MAGue et son riche contenu, il est uniquement financé par mon argent propre, c’est à dire des clopinettes, et grâce à quelques adhésions trop rares à mon association.

Alors vraiment, si vous nous aimez, achetez nous des BMW, des Toyota, payez-nous une page de pub dans Libé et le Figaro, parlez de nous en mal ou en bien, mais cessez de vous poser des questions de couillons.

Lisez-nous, ça sera déjà pas mal.

Allez, je débranche tout là.

Frédéric VIGNALE