INTERVIEW : BINET

INTERVIEW : BINET

25 ans ! Et oui ! Un quart de siècle que Binet nous fait partager le quotidien du célèbre couple français mondialement connu : Robert et Raymonde BIDOCHON !
Mais Christian Binet, c’est aussi tout un parcours de 30 ans et des personnages tout aussi Bidochon dans l’esprit et dans l’humour !



Quel serait le cadeau de mariage idéal pour fêter ces 25 ans ?

Pour Raymonde, une soirée au clair de lune, et pour Robert, probablement un match de foot...

Si Robert et Raymonde devaient se rencontrer à nouveau, ce serait grâce à quel moyen : Internet, le "Speed dating", le coaching ... ?

Internet probablement, puisqu’ils commencent à s’y mettre.

Mis à part Kador, Robert et Raymonde n’auront définitivement pas d’enfant ?

Si vous suivez attentivement les aventures du couple, vous devez savoir que Robert a un problème génétique, au niveau de son appareil reproducteur. Donc, en effet, ils n’auront jamais d’enfant.

Robert est homme archaïque, admiratif du progrès, mais qui n’y met pas les pieds. Finalement, l’homme trouve-t-il mieux ses repères dans le passé ? Ne faut-il surtout rien chambouler ?

En ce qui concerne Robert, oui. Mais c’est le cas de beaucoup de gens. Le changement fait peur, c’est bien connu.

Malgré moult petites revendications, Raymonde reste une femme soumise, à l’image de ce que veut Robert. N’avez vous pas eu les associations féministes sur le dos, comme Ni Putes Ni Soumises ou Chienne de Garde ?

Non, car malheureusement ce cas de figure existe. Et de toute façon, Raymonde ne se laisse pas faire. Au contraire, c’est souvent elle qui est l’aiguillon du couple.

Auriez vous épousé une Raymonde Galopin ? Et si vous étiez une femme, épouseriez vous Robert Bidochon ?

Le problème ne se pose pas comme ça, en tout cas, pas rétrospectivement. On peut parfaitement faire porter toutes ses espérances sur un autre quand on fait sa connaissance pour s’apercevoir ensuite que l’on s’est trompé.

Et si Raymonde et Robert venaient vraiment à se séparer ?

Impossible. Ils me font vivre.

Les Bidochon connaîtront-ils la couleur (mis à part le livre objet) dans un prochain album ?

Non, elle n’est pas nécessaire.

En ce moment est pré-publié un nouvel opus de vie des Bidochon qui tentent désespérément de fêter leur anniversaire de mariage. Allez, pour Le Mague, quelques détails supplémentaires sur cette histoire ? Comment gérez vous le scénario de chaque album ?

Les Bidochon ont 25 ans et un objet collector, un cadeau d’anniversaire, ça n’est pas vraiment un album.

Pour les albums, je pars d’un thème et ensuite je développe.

En 25 ans, qu’est-ce qui peut vous marquer le plus dans la vie de Robert et Raymonde ? Avez vous un album préféré ?

Que le succès ait duré aussi longtemps. On ne le sait jamais quand on commence une série.

Et non,je n’ai pas d’album préféré.

Vos albums parlent souvent d’un "bilan de vie" à travers les Bidochon ou même avec "L’institution". Que signifie pour vous ce mot "bilan" et pourquoi est-il si important ?

Il ne signifie rien en ce qui me concerne. Quand j’ai commencé les Bidochon j’avais 30 ans. Ça n’était pas pour faire un bilan.

Avec "Monsieur le Ministre", vous retracez le parcours d’un politicien, aujourd’hui nos politiciens sont-ils encore comme le personnage de Grandgarçon ?

Ils le sont même plus que quand j’ai fait ces deux albums. Il semble que toute faculté de raisonnement ait disparu du crâne de nos politiques.

"Les Propos Irresponsables" décapent avec humour là où les hommes et les femmes s’investissent plus ou moins de leur plein gré. Quel(s) propos irresponsable(s) dans l’actualité d’aujourd’hui vous fait (font) le plus rire ?

Pas grand-chose. D’ailleurs ce ne sont pas les situations comiques qui me font réagir mais celles qui m’agacent ou me peinent. La BD pour moi, c’est un exutoire.

"L’Oeuvre Peint" montre une magnifique étendue de votre talent intime pictural et manuel, sur support "classique" (toile, papier). Les médiums du numérique ne vous tentent pas dans votre expérimentation artistique ?

Le numérique est trop mécanique et trop prévisible. Avec l’aquarelle ou l’huile, le part de hasard est importante et les possibilités de se rattraper, quasi inexistantes. J’aime m’épater moi-même. Le numérique c’est le Synthé des Arts Graphiques. Tout fini par se ressembler.

Les Bidochon remontent sur les planches, comment se porte la pièce ? Et si vous tourniez vers le cinéma, en seriez vous le réalisateur ou confieriez-vous la réalisation à une autre personne (je pense à Jeunet ou Tronchet) ?

Non je ne suis pas très tenté par le film. Il faut travailler avec d’autres. Je préfère la BD où je suis mon propre maître.

A qui dédicaceriez vous cette interview ?

Aux lecteurs du Mague.

LES BIDOCHON ONT 25 ANS - BINET - FLUIDE GLACIAL.

LES BIDOCHON ONT 25 ANS - BINET - FLUIDE GLACIAL.