Le sacre de la beauté plastique

Le sacre de la beauté plastique

Deux danseuses et soixante-deux poupées Barbie ont présenté Beauté plastique, le premier volet, beau et inquiétant, d’une trilogie dans l’espace Akté, au Havre.

Emily Mézieres et Frédérike Unger pénètrent sur un tapis blanc. Elles portent un charmant bikini écolo qui annonce le sacre d’un printemps tout en courbes séduisantes. Soudain, les deux nymphes se déshabillent pour évoluer intégralement nues. Intégralement ? Pas tout à fait puisque les bikinis deviennent des chapeaux rigolos.

D’une plastique au plastique. Des dizaines de poupées Barbie sont ensuite mécaniquement alignées sur le sol selon une géométrie rigoureuse. Assises, les poupées grignotent peu à peu la scène. Au bout du compte, les danseuses prendront place dans l’alignement rectiligne des Barbie. Pour se rapprocher au plus près de l’objet, de l’uniformité, les danseuses enfilent des masques en nylon maquillés.

Leurs mouvements ne pourront plus se faire que coincés entre les envahissantes Barbie immobiles. Les corps humains se lovent, se glissent, se plaquent, se recroquevillent, s’adaptent au peu d’espace restant. Parfois en équerre, parfois droits comme des i, parfois debouts ou accroupis. Au royaume de la beauté accomplie, nul défaut. Les corps sont plastiquement parfaits, c’est-à-dire formatés, déshumanisés, inquiétants.

Figées comme les mannequins des vitrines des grands magasins chics, les danseuses vont être rattrapées par un ballet surréel. Des poupées Barbie à taille humaine reprennent leur chorégraphie. L’animation est franchement déroutante. Le va et vient entre l’objet et la femme-objet est percutant. Les danseuses sont superbes. Les Barbie représentent LA femme aux mensurations « idéales ». Oui, mais c’est quoi la beauté ?
Avec poésie, absurde et dérision, nous aurons encore l’occasion de réfléchir à la question des rapports corps-quotidien-consommation. Commencée en 2005, la trilogie Show case va se poursuivre en 2006. Nous attendons Laps et Sous-titre avec impatience.

Si vous avez raté le volet Beauté plastique présenté par la compagnie étant-donné, il est encore programmé le 9 février 2006 (au théâtre La Foudre/Scène nationale de Petit-Quevilly) et le 11 février 2006 (au Place Theatre, à Londres). La chorégraphie est de Frédérike Unger et de Jérôme Ferron. La musique est signée Igor Stravinski (Le Sacre du printemps). La bande son est réalisée par Hubert Michel. La scénographie et les décors sont d’Etienne David et de Jérôme Ferron. L’animation vidéo est de Nicolas Diologent et Etienne David.

Quant à la première étape de Laps, elle sera présentée le 2 mars 2006, à Val-de-Reuil.

Pour contacter la compagnie étant-donné :
etantdonne@wanadoo.fr Pour en voir et en savoir plus sur la trilogie Show case et la compagnie : www.etantdonne.fr

Pour contacter la compagnie étant-donné :
etantdonne@wanadoo.fr Pour en voir et en savoir plus sur la trilogie Show case et la compagnie : www.etantdonne.fr