Tentative de comparatif Mylène Farmer / Cali

Tentative de comparatif Mylène Farmer / Cali

Mylène Caliciuri et Bruno Farmer débutent leurs tournées respectives presque le même jour. Kif en même temps, dossards de performer toutes catégories sur les endosses, le pied sur la ligne de départ, prêt à gicler des starting-block.

Tout un programme. Une affiche qui montre bien l’étendue des dégâts chez l’une et l’ouverture d’esprit de l’autre. Dans le coin gauche du Ring, la challenger : 13 concerts montés à grands coups de battage média-ghotique sur une scène parisienne dantesque où les personnages ressemblent à des Playmobiles derrière une cascade d’eau, bref : un décor à la Robert Hossein pour un trop-plein de vide artistique.

Dans le coin droit : une foule de dates partout où les cœurs battent en sa faveur, Paname, Province, même combat.

Du bonheur, que du plaisir. De la testostérone d’indigène, du roots en boîte, du vrai, de l’authentique.

A votre avis, qui ai-je bien pu choisir de voir et laquelle me suis-je empressé d’éviter ? Question stupide mes amis ! Cali, c’est comme Lagardère, quand on ne vient pas à lui, il vient à nous, il ne devient pas le bossu de la notoriété. Droit et fier comme toujours sauf en position crapaud. Le garçon n’a pas changé comme monsieur Julio. Il est toujours le même. Cela en devient dérangeant. On aimerait pouvoir le haïr mais c’est impossible.

Alors après, rentrer dans les détails du concert, ce serait dévoiler à ceux qui ne l’ont pas encore vu les partis pris, les prises de risques et la beauté de l’estocade. Je ne le ferais pas. Je ne donnerais que quelques bouts du fil d’Ariane qui vous amènera à aller le voir physiquement, car c’est bien là qu’il donne l’énergie et le courage de croire encore à la musique princière.

Tout ce qui est possible de dire, c’est qu’il fait mouche, simplement car il a su garder, à mon sens, la dream-team de la tournée précédente, notamment le guitariste des Clash alias Hugues Baretge (ceux qui me suivent savent assurément que je ne me trompe pas de nom), la merveilleuse Aude Massat qui ferait pleurer un impassible en quelques notes d’alto, le fougueux Julien Lebart, quant aux autres tous au diapason des premiers nommés, j’ai quelque peu oublié leurs noms, mais ils n’en restent pas moins essentiels à la « grandiosité » du spectacle.

Les cuivres rehaussent encore une vue d’ensemble déjà bien haute. Les effets de lumière mérite un oscar, un césar, une médaille de sobriété sous un panache d’éclair. De plus, démarrer un concert par « Je Te Souhaite à Mon Pire Ennemi » c’est la fin du faim ! L’ogre qui avale la belette rousse de Paris-Bercy.

A noter également qu’il y a eu hier soir un effet spécialement dantesque, sous forme de douche de bière purificatrice qui renvoit E.T à sa maison.

Nous étions déjà tous d’accord pour dire que le bonheur c’était lorsque ce monsieur se présentait à nous sur les planches d’ici ou d’ailleurs, maintenant, on peut affirmer sans risque que l’on sait qui se soucie de ça, qu’on ne vivra pas sans lui, qu’il est le vrai père de milliers de jeunes filles et qu’il n’a absolument rien d’un menteur.

L’amour XXL ne viendra pas de Marie-Hélène Gauthier, le libertaire aura donc eu raison de la libertine.

K.O au premier round.