S’il n’y a qu’un seul « One Woman show » à voir en ce début d’année, c’est bien celui-là. Cette mise en scène sur les planches est une réussite totale, tout est là, un rythme d’enfer, une écriture aux petits oignons, des répliques qui font mouche, un beau travail sur les costumes et, au milieu de cet ensemble rondement mené, le charme, la délicatesse, l’intelligence et la présence d’Armelle qui crève la scène, qui en impose, dévoilant son beau corps longiligne, ses jambes magnifiques et son œil irrésistible.
Armelle gère l’espace avec talent et grâce, entre tours de chants décalés, stand up intimistes, elle s’effeuille au fur et à mesure des scènes se servant de sa voix, de son corps et des mimiques les plus drolatiques pour incarner tout à tour la porteuse de saut de la Reine Marie-Antoinette, habillée par la modiste Rose Bertin, une déniaiseuse borgne, Nadia une danseuse de la campagne, une sous-préfète criminelle amoureuse d’un beau Miguel très musclé, la maman d’un étrange hermaphrodite, une bobo rêvant d’adoption entre deux séances d’UV, et bien d’autres encore.
Armelle chante, danse, discourt, plaide, pleure, délire en prenant à chaque fois le visage de la situation, on est scotché par la performance scénique de cette actrice parmi les valeurs montantes du moment. Il y a fort à parier qu’après cette prestation la cote d’Armelle va encore grimper, c’est une véritable révélation et on manque de superlatif pour décrire le plaisir que l’on ressent à la sortie de ce voyage pas comme les autres en Armélie.
Il est rassurant de voir un tel spectacle, Armelle qui n’a pas choisi la facilité en recopiant ce qui se fait ailleurs, impose vraiment sa dégaine, son style, sa faconde et son charisme si particulier. Celle qu’on a connue comme une gueule sait ainsi se montrer charmeuse, sexy, enjôleuse et diablement attirante ou alors parvient à faire ressortir son côté masculin pour s’enrôler dans des compositions plus graves ou sévères.
Un vrai travail de comédienne, on a affaire là à une vraie nature qui brûle les planches, qui est véritable faite, sculptée au millimètre pour la scène.
Cette comédie musicale est un morceau de choix, cessez toutes affaires courantes et embarquez au plus vite, sensations garanties, ce spectacle est orgasmique comme sa chanson de fin en hymne argotiste au cunnilingus et à la baise.
Armelle ose tout et triomphe. Ceci est un énorme coup de cœur critique. Si vous êtes déçu, on vous remboursera le billet (on ne prend pas là un grand risque financier).
L’Armélie, une destination qui va être très prisée cette année et c’est tant mieux. Armelle on t’aime et on reviendra te voir, c’est une promesse.
Vraiment ne boudons pas notre plaisir, si Armelle n’a pas un Molière avec ça, je ne crois plus en rien !