Victoires de la musique 2003 : Pas de chance pour les chansons !

Victoires de la musique 2003 : Pas de chance pour les chansons !

C’est vrai que je ne suis pas un mélomane averti. J’écoute tout et n’importe qui. Mais j’ai aussi un œil pour la musique à défaut d’une oreille attentive et professionnelle et surtout un avis sur à peu près tout sauf Claude François que je trouve dangereux pour la jeunesse. (heureusement il n’était pas dans la salle, ni son fils, ni même Yann Moix ou son clone plein de caca)

Alors pour être à la page musicale, je regarde tous les ans Les Victoires de la musique présentées par les Dupont et Dupond de l’animation et du service public : Les deux « D » de la démagogie : Delarue et Drucker.
Deux pour le prix d’un. Eux au moins passent une bonne soirée, se racontent des blagues, parlent de football et lèchent les postérieurs qui dansent ou s’exécutent sur la piste avec leur bel organe vocal. En plus on les paye pour cela !

Ca dure plus de deux heures et demi, et il se passe une foultitude de choses pleines d’enseignements people.
D’abord on prend des nouvelles des nouveaux duos, des amours qui se font et se défont dans les backstages. Ainsi cette année, on sait que Laurent Boyer et Jack Lang sont ensembles, ils formaient le plus beau couple glamour de la soirée de gala bientôt dans Gala. C’est moche pour leurs femmes prête-noms y’a plus de doute, c’est de l’amour et ils sont heureux ces deux-là.

Pour la bonne conscience on avait invité, sans qu’il fasse irruption méchamment avec un bonnet, un intermittent du spectacle chauve et revendicateur, pas trop bien habillé pour faire rebelle et tache dans une soirée très prout prout.
Tout le monde a fait semblant d’écouter et pendant ce temps-là Drucker se gratait le nez.
Même mon ami Bruno Beausir dit Doc Gynéco avait mis un beau costard pour recevoir son prix et faire son frotti frotta avec des danseuses à rendre hétérosexuel Dave.

Ce qui était sympa c’était d’essayer de comprendre le principe de réalisation de l’émission imaginé par Jérôme Révon. Alors que les stars chantaient en direct, le metteur en scène des images avait choisi de faire des clips complètement fantasmagoriques qui juraient avec la volonté d’authenticité des voix. Un filmage plus soft aurait eu un effet bien plus heureux, mais bon c’est pas tellement le but de la manoeuvre de rendre hommage aux artisans, faut bien en convenir.

A ce jeu-là c’est Carla Bruni qui s’est prise une sacrée baffle dans la sérénade. Pour son premier direct face à une aussi grande salle et devant un peu justifier une vente record de son premier album, elle a été émouvante, touchante dans sa volonté de sauver les meubles, de ne pas trop montrer qu’elle n’était pas à sa place. La vedette a fait naufrage sans bande play back, elle en était rouge de honte à la fin, ce qui prouve que son intelligence et sa lucidité ne sont pas une légende.

Pour paraître moins belle Carla s’était laissée pousser une frange de 40 centimètres et s’était habillée comme ma coiffeuse. Dommage bella, les gens t’ont reconnu, princesse italienne, c’est le mannequin qu’ils écoutent, pas la voix poussive d’une fille qu’ils ne connaissent pas. « Carla rime avec Barbara mais elle n’a ni son style ni sa voix » me dis-je tout bas.

Vincent Delerm a eu un prix bien évidemment et Drucker lui a parlé de son papa et de Fanny Ardant. Vincent était bien ennuyé. Je regrette de l’avoir un peu malmené dans un autre article, il est sympa ce type, dommage que toutes ses chansons se ressemblent un peu et qu’il s’oblige à "surjouer" les notes.

Je suis mauvaise oreille, pardon langue, car il y a avait de sacrés bons moments à part les présentateurs, les chanteuses québécoises et christophe qui passe plus très bien à l’image. La fille de Renaud, Lola, dite Lolita est charmante par exemple. Il y avait le plus grand chanteur de tous les temps Arno qui a recommencé sa chanson et qui était bourré mais qui comme d’habitude transpirait le génie et puis il y a avait Serge Reggiani à qui on a fait un hommage « Post Mortem » de son vivant. C’était très émouvant sauf les deux « D » qui ont un peu gâché le truc avec leurs commentaires mielleux.

Axelle Red avait une bien belle robe raccord avec ses cheveux, elle a eu bien du mérite à passer la soirée en compagnie d’un Renaud qui a pris vingt ans, dix kilos, bouffi et tremblant comme les anciens alcoolo. Et puis le succès de son duo avec le chanteur énervé a complètement éclipsé son album perso, c’est moche dès fois les mauvais calendriers.

Je voulais faire court, une petite pause musicale en quelque sorte et voilà que je m’égare dans des considérations vestimentaires ou médicales.

En tant que spectateur j’ai perdu de toutes manières. Le seul qui méritait vraiment une Victoire c’était Bénabar. Tiens, ça rime aussi.... la vérité et la sincérité, le respect du public, du texte, un véritable univers ! Je suis con, ça ne pouvait pas gagner !