Très bien installé avec le milieu de la scène en pleine focale, j’étais idéalement placé pour juger au mieux tous les invités du show. Beau moment que de se trouver à quelques centimètres de Bashung qui m’avait tellement ébloui avec son album « L’imprudence ».
Créée en 2002 en hommage au "découvreur" que fut le directeur artistique Philippe Constantin, la distinction vise à offrir un tremplin aux nouveaux artistes ayant marqué l’année musicale de leur talent et de leur originalité.
Sur 180 albums écoutés parmi la production française la plus pointue et branchée (labels indépendants, grandes maisons de disque et autoproduction), 10 formations avaient été choisis pour cette phase finale du Prix.
Une réelle chance pour ces jeunes talents de se confronter au public dans la magnifique salle de l’Olympia noire de monde et emplie de personnalités comme le Ministre de la Culture, Pierre Lescure, Benoit Doremus, Jean-Marc Agrati et bien d’autres.
Outre Camille, le public a ainsi pu entendre Amadou & Mariam (dont l’album sélectionné était "Dimanche à Bamako"), Anaïs ("The cheap show"), Bazbaz ("Sur le bout de la langue"), Bertrand Betsch ("Pas de bras, pas de chocolat"), Pauline Croze ("Pauline Croze"), Albin de la Simone ("Je vais changer"), Alexis HK ("L’homme du moment"), Franck Monnet ("Au grand jour") et Nosfell ("Pomaïe Klokochazia Balek").
Camille est "un personnage", a souligné Alain Bashung qui avait ouvert la soirée par l’interprétation de plusieurs titres, dont certains en duo avec Tiken Jah Fakoly et Carla Bruni. "Au départ, elle avait une bonne avance" et "jusqu’à la fin, ça nous a paru évident", a affirmé le chanteur en allusion au choix du jury, dont les débats ont pourtant été de son aveu même "un peu nerveux et passionnels".
Au regard des prestations scéniques, y’a pas eu photo, deux artistes étaient largement haut dessus du lot dans cette dizaine hétéroclite et audacieuse (Mention poilade, pertinence et impertinence et décalage pour l’excellent Bertrand Bestch en tout cas). Camille et Nosfell ont fait des performances scéniques de tout premier plan, subjuguant le public et offrant une émotion forte et rare. Inventifs, ludiques, imaginatifs et originaux, ces deux-là étaient les grands vainqueurs de cette soirée unique et le jury aurait dû leur remettre un prix double.
En recevant le Trophée (un petit avion), la jeune chanteuse, dont le succès ne fait que croître depuis la sortie du "Fil" (Virgin), a notamment remercié -dans le désordre- le jury, les chats, sa famille, les "carottes", "tous les artistes vivants et morts", Edith Piaf et Jacques Brel, et les "trèfles à quatre feuilles". Un peu allumée, drôle, fantasque, délicieusement sexy (et tétons apparents) dans un ensemble blanc transparent, Camille a recueilli tous les suffrages
"Le Fil" est un album essentiellement vocal et parcouru par la note si du début à la fin -et même longtemps après le dernier titre puisque cette note dure 38 minutes sur son disque après la chanson finale.
Les précédents lauréats du Prix Constantin, né de l’initiative des organisations de producteurs phonographiques SNEP et UPFI et de Sylvie Peyre, collaboratrice de Philippe Constantin, sont Avril (2002), Mickey 3D (2003) et Cali (2004). Ce dernier est d’ailleurs venu rejoindre sur scène Alain Bashung mardi soir pour une reprise du titre "Pars" de Jacques Higelin.
A noter que la soirée enregistrée Mardi sera diffusée le 17 novembre sur France Inter et le 18 novembre sur France 2 en troisième partie de soirée..
Bravo à Nagui qui a été impérial toute la soirée avec une animation drôle, intelligente et improvisée du plus bel effet.
Trois albums à acheter d’urgence donc, Bertrand Betsch, Camille et Nosfell.