Depeche Mode : Playing The Angel or being the angel ?

Depeche Mode : Playing The Angel or being the angel ?

Depeche Mode fidèle à son identité, nous pond un album maitrisé et toujours oscillant entre ombre et lumière : "Playing the Angel" but not "Being the Angel" en somme.

Le nouvel album "Playing the Angel" de Depeche Mode est sorti le 17 octobre 2005. C’est juste mon groupe préféré. Que voulez-vous, je les suis depuis "Speak and Spell", leur premier album avec leur méga-tube "Just Can Enough". Bref depuis mon adolescence, c’est dire si j’aime cette musique sombre (mais ce n’est pas du gothique !).

A l’époque, leur son était beaucoup plus électrique que maintenant, moins coulé. Je serais méchante que je dirais que ca sentait un peu le Bontempi au niveau des synthétiseurs. Mais depuis lors, accompagnant les progrès de la technique musicale, leur son électronique, sous la houpette du génial Martin Gore, est devenu moins agressif, intégrant au passage beaucoup plus de riffs à la guitare, et une sonorité toujours métallique mais aussi toujours plus travaillé.

D’Album en album, Depeche mode va ainsi verser de plus en plus vers le rock jusqu’au très rock "Songs of faith and Devotion".

Ce dernier album sera souvent le mal aimé du lot, car surtout comparé au précédent Violator qui lui, restera leur plus gros succès. Pourtant, hormis le morceau "I feel You" qui pousse vraiment dans le son lourd avec un Dave Gahan qui force sa voix, les autres morceaux se rapprochent par leur côté sombre de ceux de "Violator". Et en ce qui me concerne, c’est parmi ces chansons de foi et de dévotion que se trouvent mes préférés : l’envoutant "Higher Love", et surtout mon slow préféré : "Judas".

Après "Songs of Faith and Devotion", Depeche Mode va connaître une longue période de silence marquée par des conflits internes au groupe, Martin Gore et Dave Gahan ne se supportant plus. L’ivresse du succès sans doute. Andrew Fletcher finit par partir et le groupe redevient trio (Vince Clarke premier compositeur s’en était allé dans les premiers temps du groupe pour fonder, entre autres, Erasure, que je goûte nettement moins).

Les albums suivants "Ultra" and "Exciter" amorcèrent le retour de DM vers le son de Violator, même si ramener ces deux albums à cela est très, très réducteur car ne faisant pas honneur à ces deux superbes compositions.

Avec "Playing the Angel", c’est un retour vers le son des années 80 avec le déjà tube "Precious" qui s’inscrit dans la même veine que le méga-tube du groupe (parmi tant de bons morceaux) "Enjoy the Silence". Notons aussi dans le même genre, l’avant dernier morceau de "Playing the angel" : "Liliam", qui s’écoute (et bien) comme une des chansons à succès de leurs débuts : "Just can’t get enough".
Enfin la grande nouveauté de cet album est que Dave Gahan y a composé pour la première fois trois morceaux, certainement enhardi par le succès d’estime de son album solo "Paper Monster". Je ne saurais trop vous conseiller l’écoute de "The sinner in me" porté par le chant de Dave Gahan qui, pour ce morceau, semble avoir emprunté le charme inquiétant et séducteur de la voix de quelque sombre démon tentateur...

"How Sweat Life Would be
if i could be free
from the sinner in me ?"

Au final, avec "Playing the angel", les fans du groupe ne sont pas déçus, et les autres peuvent aussi se laisser tenter. Ce qui fait le charme de ce groupe est qu’il n’a jamais trop cédé aux divers effets de mode de l’industrie musicale, traçant sa propre voie ; les groupies, comme moi, les suivant amoureusement dans leur expériences musicales sans cesse renouvelées par l’intelligente et rare alliance des paroles et de la musique au sein de leurs compositions. Mais laissons là, ma déclaration d’amour et profitons du texte de "Precious" dont voici un de mes passages préférés :

"Angels with silver wings
Shouldn’t know suffering
I wish I could take the pain for you
If God has a master plan
That only He understands
I hope it’s your eyes He’s seeing through"

Enfin pour les fans, un dvd comportant un making of de l’album, et la très étrange vidéo de "Précious", devrait achever de les faire craquer pour faire jouer l’ange sur leur platine maison...