La grippe aviaire, un phénomène qui n’a rien de nouveau... souvenons-nous.

La grippe aviaire, un phénomène qui n'a rien de nouveau... souvenons-nous.

La grippe aviaire avance toujours depuis l’Est. L’ouragan Wilma remonte du sud.

Mais rendons "au diable" ce qui lui appartient. Les événements sont liés. Une chose mène à une autre, puis à une autre... où tout cela nous mène-t-il, par contre, nous n’en savons rien. Mais parfois, les choses semblent juste aller mal.

La fille du roi Edouard III est morte de la peste au 14ème siècle. Elle n’a pas été la seule. La maladie a emporté le roi de Castille, la reine d’Aragon, le fils de l’empereur byzantin, la reine de France et la reine de Navarre. Ni le pourpre ni le velours ne garantissaient contre la maladie.

L’archevêque de Canterbury est mort. Puis son successeur est mort, et le successeur de son successeur après lui.

Dans certains endroits, la moitié de la population a été décimée, avec un tiers de la population dans la tombe ; de l’Inde à l’Islande, avant que la peste ne disparaisse.

D’où venait la peste ? Elle provenait du grand empire mongol. Durant leur siège de la ville portuaire génoise de Kaffa, les Mongols eurent une idée ; ils catapultèrent les corps de leurs propres victimes de la peste par-dessus les murs de la ville. Il fallut peu de temps aux microbes pour passer des morts aux vivants... et la ville ne tarda pas à être malade. Ceux encore en bonne santé en avaient eu assez ; ils battirent en retraite et traversèrent la Mer noire pour revenir chez eux, amenant la maladie dans leurs bagages.

Pour bon nombre d’entre eux, mourir de la peste pouvait sembler un soulagement. Au début du 14ème siècle, l’Europe souffrait du climat le plus désastreux, des récoltes les plus maigres et des révoltes les plus sanglantes de son histoire. De violents orages balayaient les côtes et détruisaient les digues. Des étés froids et humides ruinaient les récoltes. Le prix de la nourriture augmenta de 500%. Les gens mangeaient des chats, des rats et même de la bouse. Lorsqu’ils se retrouvaient à court de délices de ce genre, ils déterraient les morts et les mangeaient.

Ceux qui ne mouraient pas de faim ou de peste succombaient souvent à la violence. En 1303, le pape lui-même fut capturé par une bande de malfaiteurs. Il mourut peu après dans des circonstances mystérieuses. Le pape suivant fut assassiné. Son successeur installa toute l’administration papale en France, à Avignon, où il pensait être plus en sécurité.

Mais il n’y avait guère de sécurité nulle part. Révoltes paysannes, Guerre de cent ans, Jacqueries, Guelphes contre Gibelins, brigands rôdant dans la campagne... Que diront-ils, ceux qui liront cela ou l’entendront lire, demandait l’historien le plus connu de la période, Froissart, sinon que c’était l’oeuvre du Malin ?

"Le diable" oeuvre de bien étrange manière : il pousse les gens à croire ce qu’ils doivent croire quand ils doivent le croire. C’est ainsi que le secrétaire au Trésor américain fait le tour du monde en déclarant à ces pauvres Chinois ignorants qu’ils devraient tirer parti de l’expertise "sophistiquée" de Wall Street. Nous n’en savons rien... mais nous pensons qu’il jette des cadavres par dessus les murs de la ville, essayant d’infecter nos rivaux avec la maladie qui a tant affaibli les économies anglo-américaines.

Bien entendu, peu de gens à Wall Street ou au département du Trésor américain seraient de notre avis. Ils affirment qu’il y a de la magie dans le brassage d’argent. Les professionnels sophistiqués remontent leurs manches, coupent le jeu, battent les cartes, et abracadabra... il y en a le double ! A Londres, nous voyons les preuves de cette expertise partout. La City est le secteur le plus profitable du pays. Des deux côtés de l’Atlantique, les maîtres de l’univers semblent détenir les meilleures cartes.

Entrez dans un restaurant prestigieux sans réservation, ou essayez de traverser la route sans regarder des deux côtés, et vous vous retrouverez sans repas... ou sans jambes. Vous pourrez vous réconforter en vous disant que vous avez économisé 500 euros, ou qu’au moins, c’est une Porsche qui vous a renversé. Tout cet argent doit provenir de quelque part. Mais d’où ?

Offrent-ils vraiment au monde un New Deal basé sur une nouvelle connaissance sophistiquée qui distribue mieux le capital et augmente la richesse de tout le monde ? Est-ce une autre étape décisive sur la route du progrès, de la démocratie et de la prospérité ?

Ou bien n’est-ce qu’un diabolique mélange des cartes - chargeant le monde de dettes tandis qu’ils se réservent les meilleures cartes ?