Ses premières photos ont été prises à 15 ans, ses dernières à 90 ans. Willy Ronis a arpenté le pavé de la capitale aussi longtemps qu’il lui était possible physiquement de le faire.

Parisien de naissance et de coeur, il est celui qui a, plus qu’aucun autre, su témoigner de la vie des quartiers de Paris et des Parisiens, des années vingt à nos jours.

Fils de photographe, son père lui offre à l’âge de 16 ans son premier appareil photo. Aussi, il ne tarde pas à délaisser l’espace confiné du studio paternel pour les rues alentours, cultivant le plus grand intérêt pour les gens modestes, les ouvriers ou encore les clochards qui crèchent sous les ponts. La tour Eiffel sera sa première photo, avant ses autoportraits et les clichés de la capitale, qu’il accumulera.

Du défilé du 14 juillet 1936, à la grève de 1938 chez Citroën, ou la fête de l’Humanité, il saura tout aussi bien capter l’ambiance d’une rue, le sourire d’une femme, le mouvement d’un arbre, le rire d’un enfant ou la passion d’un couple.

Ronis est un artiste de l’instant, un photographe sur le vif ; il sait saisir ces instants magiques qui font qu’une photo est réussie, et a la particularité de n’avoir jamais fait poser ses modèles, à l’exception de la commande d’Edmonde Charles-Roux pour le magazine Vogue .

Willy Ronis est un homme engagé, enthousiaste, passionné, qui a voulu, tout au long de sa vie, consigner l’évolution du Paris populaire et protéger le souvenir de celles et ceux qui y vivent et bataillent pour une vie meilleure.

Le photographe, malgré des problèmes d’arthrite qui l’empêchent de cavaler à la recherche de scènes insolites et de gens ordinaires, a continué à prendre des photos jusqu’en 2001. Son dernier cliché, c’est un nu. Parce que pour les nus, il n’a "pas besoin de courir !".

Les Parisiens de tous âges retrouveront dans cette rétrospective bien des lieux familiers. Beaucoup d’entre eux se sont déjà reconnus sur ses images, et d’autres encore se manifesteront, c’est certain.

Exposition au Salon d’accueil de l’Hôtel de Ville, Paris IV
Tlj sauf dimanches et jours fériés, 10h-19h

Entrée libre, jusqu’au 18 février 2006

www.paris.fr ou par téléphone au 3975.