Interview : ZBINZ

ZBINZ est sans doute l’artiste contemporain le plus original et le plus imaginatif qui nous ayons pu croiser sur Le Mague. Il y a fort à parier que l’imaginaire collectif associera bientôt le nom ZBINZ avec cet artiste belge, le créateur de ces drôles de bestioles qui expriment avec tant de justesse et de beauté les sentiments humains.
C’est la ZBINZMANIA, vous allez être fous de ces créations graphiques que l’on a jamais vu avant et que l’on portera bientôt en pin’s, broches, sur les tee-shirts et qui illustreront nos agendas. C’est tout le mal que l’on souhaite à cet inventeur génial qui ne laisse rien au hasard, qui est aussi un grand penseur, un philosophe et un être d’une extrême sensibilité, comme vous allez pouvoir vous en rendre compte dans cette interview. ON AIME ZBINZ !

1. Bonjour Zbinz, je suis ravi de faire ta connaissance et d’ainsi découvrir ton travail artistique très original et poétique. Mais qui es-tu donc ?

J’habite à Bruxelles. J’ai étudié la photographie et j’ai ensuite fait l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Avant l’Académie j’avais déjà commencé à dessiner et à peindre. Ne sachant pas par quel bout commencer, j’ai débuté par quelques copies de peintres célèbres. C’était un excellent moyen d’apprendre la technique. Je me suis efforcé ensuite de peindre d’après mes propres sentiments dans un style soit expressionniste-abstrait ou totalement abstrait. Et cette année les Zbinz sont arrivés !

2. Qu’est-ce que c’est que ce ZBINZ ?

L’origine du nom « Zbinz » vient d’une petite erreur de prononciation dans une expression que j’ai utilisée assez fréquemment lorsqu’il m’arrivait un événement inattendu et plutôt malvenu « Mais qu’est-ce que c’est que ce pin’s ? » Il y a quelques années, j’ai hurlé cette phrase de façon très énergique. Je me suis entendu dire pour la première fois : « C’est quoi ce Zbinz ! » Il y a eu comme un flash, de grandes lettres ZBINZ se sont dressées fièrement au milieu des ténèbres de mon cerveau surchauffé. Surpris par la découverte de ce mot, je fus soudainement pris d’un immense éclat de rire, en même temps ma grande affection pour ce mot était née. Ce nom s’est naturellement imposé lorsque j’ai pensé qu’il nous en fallait un nouveau, pour mes personnages et moi. Depuis, je zbinze un cadeau, un verre de rouge, etc.... C’est la zbinzification. To Zbinz or not to Zbinz ? I do !

3. Ton travail graphique semble être très pensé, très intellectualisé, je me trompe ?

Non, tu ne te trompes pas. L’idée est d’essayer d’exprimer des émotions de la façon la plus pure et la plus simple possible. La cerise sur le gâteau, c’est quand j’arrive à sublimer un petit peu tout ça, à donner de la puissance dans l’expression de ces quelques lignes qui forment les Zbinz. Pour m’aider, je me concentre sur les sentiments qui vivent en moi, présents ou passés. Si l’on regarde bien les Zbinz, on voit quelque chose de l’intérieur. Il y a quelque chose de moi que d’ordinaire je ne partage pas avec tout le monde. Mais avec les zbinz tout me semble possible.

4. Dans chacune de tes créations, on dirait que tu nous racontes une histoire universelle.. une histoire d’amour...

Oui. Les Zbinz montrent qu’en amour c’est soi-même que l’on offre en partage. Les corps sont intimement liés et on imagine aussi la dimension spirituelle de l’union amoureuse. Leurs formes ondulées symbolisent le mouvement, les sentiments qui les animent, le désir d’être proche, l’envie de vivre un amour fusionnel.

5. Ton travail est faussement simple, assez minimaliste.. Comment arrive-t-on à cette efficacité dans le style et la démarche créative ?

J’ai découvert un jour que je pouvais dessiner d’une nouvelle façon, avec la méthode utilisée pour mes abstraits. Il s’agit de pouvoir libérer certaines émotions sans trop les filtrer et les traiter de la façon la plus immédiate possible. Cela s’est amélioré ensuite en jouant à essayer de ne faire plus qu’un avec le papier et le crayon. Je ne sais pas comment l’expliquer autrement. Au fil des ans, les petits croquis ludiques ont pris une forme caractéristique, de plus en plus simple et épurée. J’ai ensuite volontairement orienté mon travail en ce sens, c’était cela qui me plaisait. Je n’ai pas pensé tout de suite à passer à l’étape suivante, la peinture. Je faisais cela pour me détendre après une bonne séance agitée de peinture abstraite. Enfin, cette année j’ai senti que le moment était venu de mettre ensemble l’émotion des croquis et l’énergie de la peinture.

6. Quels sont les créateurs morts, vivants ou morts/vivants qui comptent pour toi, qui ont nourri ton imaginaire ?

Difficile pour moi de dire à quel point je suis influencé, par qui ou par quoi. Tout ce que je vois peut m’influencer. Lorsque je suis concentré sur une nouvelle idée, je ne pense pas à ses racines probables. Et à posteriori je ne peux que chercher la comparaison, comme le ferait n’importe qui en observant mes toiles.

Keith Haring serait éventuellement l’artiste dont les œuvres auraient pu influencer mon inspiration.
Parmi les artistes qui comptent il y a Basquiat. Je ne me suis intéressé à son œuvre de plus près récemment et ce qui m’a interpellé c’est sa liberté, sa spontanéité, sa pureté, ses messages.

J’ai eu ma période Pollock. Parce qu’il s’est lâché, en plus c’est plein d‘émotions. Certainement des tas d’autres artistes de l’époque auraient pu et aimé le faire, mais lui il a été le premier à oser.

Je vais citer deux artistes vivants aussi, dans des styles différents. François Coorens, un belge. Et Philippe Cognée, un français dont il faut voir les œuvre de près pour se rendre compte des effets et de la belle surface de cire brillante de ses tableaux. En attendant on peut aller sur ce site pour avoir une idée du style.

7. Quel est le Zbinz qui symboliserait le mieux l’esprit du Journal Le Mague selon toi ?

Sans hésiter un tableau bien carré rempli de Zbinz qui se tiennent amicalement. Le Mague, une charpente solide enrobée d’une douce liberté. On se laisse guider avec beaucoup de plaisir dans cet espace clos rempli de monde. C’est bon Le Mague !

8. Quel est ton rêve d’art le plus fou ?

Toutes nos connaissances n’ont pas réussi à rendre la société humaine plus sage. Mon rêve est de disposer d’une expression artistique universellement accessible qui aiderait à prendre conscience du lien invisible qui nous uni tous. Ce lien révélé par l’art deviendrait le vecteur suprême de réconciliation et de paix entre tous les peuples.

9. Quel est le plus beau compliment qu’on puisse faire à tes réalisations... à part les acheter ?

On peut en parler autour de soi. Je pense à quelqu’un en particulier, il n’arrête pas de faire mon éloge à tous ceux qu’il rencontre. C’est un super compliment et une preuve de sincérité.

Quelqu’un m’a dit que j’avais trouvé LE truc original. Ca me plait bien cette idée de faire quelque chose de différent.

Au niveau de la technique j’ai mis au point une recette de finition pour donner aux œuvres un look d’objet design. J’obtiens une surface totalement lisse et très brillante. Et la toile est tendue sur un châssis 3D, cela devient un peu comme une dalle de céramique. Je raconte cela à cause la surprise du public, curieux au point de toucher pour vérifier la dureté du matériau.

Différent et surprenant, ces compliments me suffisent. Mais le plus beau ? C’est : « J’aime ! ».

10. Par quoi désires-tu terminer cet entretien cher ZBINZ ?

Je verrais bien les Zbinz orner divers objets, cartables, vêtements, objets design etc. Je recherche donc des partenaires, des sponsors et des stars pour porter mes t-shirt à la télé. Toi bientôt pour Koh-Lanta 2006 ?

Merci Frédéric, ainsi qu’à toute l’équipe, je vous souhaite longue vie et plein de succès.

ZBINZ sur le net

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