Interview imaginaire avec J. Nimier...

Interview imaginaire avec J. Nimier...

Quand notre fondateur du Mague bien aimé et moi-même nous sommes partis en vrille sur les mathématiques, j’ai demandé l’aide d’un arbitre... Il a refusé... e-terview imaginaire avec Jacques Nimier ; homme pas du tout imaginaire lui qui s’est occupé de l’aspect humain des mathématiques (qui eut cru que cela pouvait exister ?)

1) Frédéric a échoué aux tests de base de l’armée en maths ; tout le monde a cru qu’il le faisait exprès ; lui prétend que non, c’est possible cela ? Ou il continue treize ans après de faire de la parano et n’ose pas avouer qu’il espérait que cela lui éviterait le service militaire ?

Il est possible qu’il le fasse exprès, il est possible qu’il ait fait un blocage. Dans mon site je parle de la vision de l’échec ou de la réussite. A priori, l’armée cherche simplement à « trier », à sélectionner chacun selon ses capacités. S’il ne sait pas compter, il bénéficiera d’une formation mais l’armée n’a pas de notion d’échec sur ce plan. L’échec est donc une vision subjective de Frédéric sur sa propre production.

2) Frédéric, toujours lui (n’y voyez aucune agressivité de ma part), dit qu’il n’aime pas les matheux car ils sont froids et raisonnent « chiffres » au lieu de raisonner « humain », qu’en pensez-vous ?

Chacun a une vision très personnelle des mathématiques, le chercheur Lichnerowicz parle au contraire de l’esthétique, de ses relations familiales, de valeurs humaines que lui ont données les mathématiques. Beaucoup d’élèves partagent l’opinion de Frédéric, par exemple le garçon de la série littéraire dont je parle à cette page donne l’exemple d’un berger qui était heureux avec la nature et qui est devenu fou à se plonger dans l’irréel mathématique.

3) Dans votre site, vous parlez sans cesse de désir... on va enfin réussir à faire une interview d’un matheux où l’on parle de fesses ?

Hum, chère demoiselle, le désir existe en dehors de votre intimité ! Le désir d’apprendre notamment est quelque chose d’essentiel.

« Si je travaille trop, je n’ai plus l’espace du rêve qui me permet d’accéder au désir » est la phrase de Karine Viard que j’ai mise en bas d’écran. Oui le désir est un moteur et un enseignant a tout intérêt à lui permettre d’exister mais le désir n’est pas nécessairement le désir de vos fesses, chère Justine, ne vous en déplaise !

4) L’autre truc que j’aime bien, à part les fesses (des hommes), c’est la poésie ; pensez-vous qu’il puisse y en avoir dans les mathématiques ? Qu’on puisse faire un lien entre littérature et mathématiques ?

Les mathématiciens ont souvent été philosophes, ou mystiques ou poètes... Je parle aussi de littérature sur mon site, ce n’est pas parce que je suis professeur de mathématiques de formation que je ne peux pas interroger les fonctions cognitives en place lors d’un cours de français ; les schémas sont souvent les mêmes.
En tout état de cause, Bachelard n’hésitait pas à faire le lien entre les mathématiques et la poésie. Ce lien doit donc exister pour certains, même s’il est complexe.

5) Si j’en crois votre site vous êtes tout à la fois prof de maths et docteur de psycho... ça existe donc des profs de maths humains ?

Non non rassurez-vous chère Justine, les profs de maths sont tous des robots.

En fait, même sans formation en psychologie, l’enseignement dépend de facteurs humains et c’est bien à cela que mon site est consacré.

6) Que pensez-vous des mégalos et des narcissiques ?

Je ne pense rien des mégalos en revanche le narcissisme en psychologie est un concept assez précis et important. Il est par exemple essentiel de préserver les élèves d’une difficile blessure narcissique quand l’enseignant doit, en permanence, y faire attention.

7) Que pensez-vous du chiffre sept ?

La symbolique des chiffres est fortement culturelle. Ici, sept c’est tout à la fois les jours de la semaine (organisation sociale), l’âge de raison, et tout un tas d’éléments hautement symboliques, voire religieux. Dans sa thèse, Benoît Mauret montre l’anthropomorphisme culturel des chiffres.

8) Votre site semble très fourni, je connais peu de gens de votre âge qui font autant de choses avec les « nouvelles » technologies, c’est parce que j’ai mal cherché ? Vous vous y êtes mis seul ?

Oui j’aime bien les plantes mais j’aime bien les gens aussi alors j’ai essayé. Avec la retraite, j’ai cru que j’aurai du temps et finalement, c’est assez prenant.

9) Pour finir cette interview, que souhaitez-vous nous dire, très cher et très honorable Jacques Nimier ?

« Que je suis content de vous avoir dit NON ! Vous avez réalisé ainsi un texte plus intéressant que je n’aurais pu le faire. » (par le vrai Jacques Nimier)

Merci de ce commentaire,

J’M. 

Jacques NIMIER sur le net

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