Alors, y a t’il fumée sans feu ou réellement un auteur prodigieux derrière tout ce brassage honorifique ? Et bien « Owen Noone & Maurauder » est tout simplement un premier ouvrage avec quelques défauts mais surtout beaucoup de brio qui augure d’une carrière fantastique à plusieurs millions de dollars d’avaloirs. Primo, le jeune homme connaît son sujet et fait partager un sacré bon moment à son lecteur : rarement aura t’on aussi bien décrit des scènes de musique lives que dans ce livre, rarement l’univers difficile de la production discographique aura connu si belle description (et si belle critique) et rarement l’american way of dream aura si bien porté son nom.

Prenant le prétexte de raconter l’ascension fulgurante de deux jeunes garçons qui se trouvent enfin un but via la musique, Cowie décortique l’enfer personnel résultant du succès (cela ne vous rappelle pas un garçon qui fut le pape du grunge trop petit pour le costume que l’on souhaitait lui faire endosser ?), les pratiques des médias américains et plus particulièrement de sa presse people, la disparition de la chair au profit du mythe (Vous avez dis Elvis ?) pour en toile de fond exprimer les affres des relations familiales entre un père et son fils, entre un autre fils et ses parents. Tout ce que ces actes manqués parentaux, ces erreurs reproduites à l’infini peuvent façonner nos propres existences.

« Owen Noone & Marauder » est un petit bijou avec les privilèges et les inconvénients d’un premier roman, c’est peut être aussi pour ça qu’il est si bien accueilli et qu’il nous laisse augurer du meilleur pour son auteur.

DOUGLAS COWIE, Owen Noone & Marauder, Christian Bourgeois