THTH, le Crevard baise Sollers et invente une nouvelle Littérature

THTH, le Crevard baise Sollers et invente une nouvelle Littérature

Il ne faudrait surtout pas minimiser l’importance de la sortie de « CREVARD, [baise-sollers] » (Caméras animales), le premier livre de Thierry Théolier a.k.a. THTH ni la pertinence de son propos qui va bien au-delà d’un simple phénomène de mode, qui vaut bien plus que l’autocongratulation égotiste d’un mini réseau parisien underground ou bien davantage que les délires médiatico-artistiques d’un hippie moderne graphomane qui critique, invente, zone, surfe, pique, provoque, emmerde, squatte, et jongle avec la souris comme personne, avant lui.

Thierry Théolier, individu poilu et myope à l’air lunaire, dandy dépravé, sdf hypé after Punk, frère de l’écrivain remarqué Jean-Pierre Théolier né, comme un symbole, en 1968 est un être ultra sensible qui, a force d’avoir baladé son œil, sa dégaine son originalité et son esprit critique sur les pavés parisiens est devenu le témoin privilégié d’une époque. Un mythe virtuel.

Après des années d’observation, cet auto-proclamé "artiste sans œuvres", celui qui symbolise le mieux le concept de crevardise moderne, arrive fort judicieusement sur le papier dans ce livre, comme pour fixer un concept et marquer définitivement la mémoire collective.
Si l’on regarde attentivement, cet ouvrage fort bien négocié, mis en page et en valeur, participe à l’avènement officiel d’une nouvelle littérature.

Il n’est pas exagéré de dire que Théolier est le chef de file d’un nouveau groupe de pensées et d’actions lettrées.
Oui, ces phrases courtes ou longues à la ponctuation et l’orthographe remaniées sonnent comme les aphorismes d’un nouveau genre, audacieux, provocateur, décalé et lumineux. L’aktiviste historique du web est devenu un diariste cybernétique réactif et impertinent, modèle unique de cyber aventurier, inclassable, ingérable.

Il y a véritablement une Ecriture THTH, avec ses codes, son rythme, son lexique, ses néologismes et ses référents propres. Que ce soit dans la dramaturgie, le mode de narration ou la mise en scène de ses textes, TH fait preuve d’une grande inventivité langagière et colle parfaitement avec son époque, mélange d’anglicismes, de contractions et d’images saisissantes, lire du Théolier c’est être en phase avec le monde et l’e-monde. C’est suivre un essayiste redoutablement acéré et visionnaire.

Dans cette mécanique la pseudo-lutte pour ou contre la Hype n’est qu’une posture de circonstance, un prétexte commode, drôle et irrévérencieux, l’important est dans le regard posé, dans la complexité du parcours. Dans la trace qui se confirme avec cette publication qui sort du web.

THTH a créé son archétype, il alimente lui-même sa légende et touche du doigt l’image de figure dont il rêve depuis ses premières lectures utopistes.
THTH est un intello instinctif, un animal sensitif.

TH a inventé un flow, poète de l’instant dans des formules canulards/pertinentes qui donnent réellement du sens au-delà du foutage de gueule, des jeux post-adolescents chroniques et de tout ce qui s’est fait avant lui dans les mots :

Ecouter le silence
En épluchant des pommes de terre
Pour manger, pour vivre
Alors que l’idée de mourir vous épluche le cerveau

Rentrée littéraire 2005, après la sortie de « CREVARD, [baise Sollers] », Michel Houellebecq est odieusement ringardisé.

A lire, à posséder. Bouquin historique à plus d’une formule.

« CREVARD, [baise-sollers] » Thierry Théolier a.k.a. THTH, Caméras Animales,
190 pages, 16 euros, port compris pour la France, chèque libellé à CAMERAS
ANIMALES (4 rue Victor Grossein, 37000 TOURS)

Le site de l’éditeur

« CREVARD, [baise-sollers] » Thierry Théolier a.k.a. THTH, Caméras Animales,
190 pages, 16 euros, port compris pour la France, chèque libellé à CAMERAS
ANIMALES (4 rue Victor Grossein, 37000 TOURS)

Le site de l’éditeur