MICHAEL J.SHEEHY "No longer My Concern"

MICHAEL J.SHEEHY "No longer My Concern"

La maison de disque : Beggars Banquet débarque en France sous l’appellation « Beggars Group France ». Et franchement autant ils bossent dur comme fer pour nous balancer de la matière à réflexion musicale autant ils restent softs quand il s’agit de trouver un blaze sur leur maison de production. Le meilleur de leur job ils le réservent à la musique. Se consacrant à l’essentiel. Innovant sans cesse avec des artistes toujours originaux. Va savoir Charles comment-ils font pour dégotter des godelureaux comme celui dont je vais vous causer bientôt. De Badly Drawn Boys à PJ Harvey jusqu’à mon Michael J.SHEEHY du jour.

Michael J.SHEEHY devrait vous plaire. Je parle aux d’jeunes qui comme moi aiment ce qui bouge bien, ce qui groove classe et vous donne la patate pendant toute la journée. Achevant une trilogie commencée par « Sweet Blue Gene » suivi de « III-Goten Gains », le voici en train de finir son parcours par ce « No Longer My Concern », sorte de récapitulatif des deux premiers opus, causant de l’alcool, du sexe et de la noirceur de l’existence. Vous lancez la piste 1 : « Distracting yourself from the doom » et ensuite la 2 : « Donkey ride straight to hell » et vous aurez compris la subtilité de la chose. Du gentil loufiat anglo-saxon aux musiques pianotées doucettement, J.SHEEHY (mais que veut dire le « J » de SHEEHY ???) passe à une chanson hyper-rapide, comme une condamnation du purgatoire à l’enfer qui brûle vos pieds palmés.

Le meilleur vient pourtant encore après. Dans l’écoute globale. De « Dark Country Moment » et la voix de Alison Shaw qui vient bercer ses idées noires, à l’aide importante de Dimitri Tikovoi (Trash Palase) pour la production et l’utilisation de plein d’instruments jusqu’aux petites trouvailles musicales qui vont de l’utilisation d’un clap-clap des mains du chanteur aux flop-flop des pieds du même chanteur enregistré pour une chanson country. Le tout forme un ensemble fort joli. Aux chansons susurrées, fredonnées comme « Mary, Bloody Mary », Sheehy se met à nu totalement.

Un strip intégral de ses sentiments personnels. Un album de confidence parfait avec une distance ironique sur une vie qui prend l’eau. Apparemment Michael qui a réalisé cet album pendant l’été 2001, n’aurait plus écrit une seule chanson depuis, trop tourmenté par la mise en lumière de ses propres démons. Je lui laisse la fin de cette chronique en vous rapportant ce qu’il dit dans sa chanson Pigboy et qui reflète ce que peut être un foutoir parfait : « C’était l’été, j’avais dix ans, nous faisions une sortie en famille le long du canal. J’étais un petit con à l’époque et j’en suis toujours un aujourd’hui ».