Si vous voulez mon avis sur Paris 2012 !

Si vous voulez mon avis sur Paris 2012 !

Je ne suis pas un grand sportif. Mais j’entretiens mon corps à coup de tablettes de chocolats, je me passionne pour le tour de France et la Coupe du Monde de football, et je peux donc assurément devenir l’entraîneur de notre équipe de France et porter l’étendard bleu blanc rouge à Mexico City si l’on m’en fait la demande mais, là où il y a de la gêne il y a parfois aussi du plaisir. Selon certains en tout cas.

Car moi Paris 2012 je m’en fous. Mais royal. Je ne pensais pas que les 90 jours offert à De Villepin pour remonter le moral de nos compatriotes passait par ça. On étouffe le bébé sous perfusion que nous sommes tous en cette période de crise, sous l’édredon d’un contentement d’athlète.
Chirac, Delanoë : même combat. Pendant que l’un essaye de sortir victorieux par le trou des anneaux olympiques d’un double mandat catastrophique, l’autre recherche par cette obtention une élection sur du velours aux prochaines municipales.

Comme je tiens à connaître les tenants et les aboutissements à cette grande course au tout fric sponsorisé par des marques de bulles, cette nuit je me suis penché sur la vidéo réalisé par Luc Besson pour influer le jury (corrompu) qui sera chargé de désigner la ville triomphatrice : son petit bout de film, médiocre, avec en toile de fond : Catherine Deneuve et Johnny Hallyday m’a obligé à regarder celui de Spielberg pour les USA avec De Niro en chef de file et là encore, encore une fois, comme toujours, j’ai rêvé New York et j’ai postulé à une green card qui me libérerait de la bêtise française. Je suis le Tony Parker du désespoir cocardier.

La promesse d’un avenir meilleur ne passera pas par la piste de Saint-Denis ou le plan d’eau de la Rochelle. Les bidons villes jouxtant le grand stade ne seront rasés que pour faire place net et se reproduiront inexorablement plus loin. Les nombreux emplois (précaires) promis ne seront qu’effet de manche ou lancé de marteau. Le chômage continuera de courir pendant que Marie-José Perec prendra du poids dans les manifestations pro-JO.

J’aimerais franchement que les propriétaires de notre avenirs (politiques, chef d’entreprises, personnalités du monde du sport et du spectacle) utilisent toute l’énergie qu’ils ont déployés ces derniers jours pour de vraies causes nobles et intelligentes. La compétition nous la vivons tous les jours, à chaque instant, inutile d’en faire une gloire à la performance. L’image du champion courage s’évapore dans la bulle de champagne éventé. La vie a parfois un goût de mousseux et savoir que notre prochain ministre des sports pourrait être David Douillet me fait peur. Les valeurs du sport ne sont pas honnêtes.

Ce ne sont que du mascara sur le visage ridée d’un vieux pays européen essayant de se raccrocher à une bouée de sauvetage qui ne pourra cacher la misère du jour d’après.

Nos impôts se multiplieront et les nombreuses structures construites devront être entretenues longtemps, trop longtemps après 3 semaines de divertissements.
Télévore, téléfage, sportif de la zapette je ne manquerai pas de regarder quelques épreuves. Je doute cependant de mon engouement pour le Badminton ou la lutte greco-romaine. Je suppute une ode au savoir-faire français et me lasse déjà d’entendre la sympathie provoquée par le sens du savoir-vivre de notre pays.

Bref : je suis à fond pour l’Espagne ou l’Angleterre. Je vote pour le nez fin de Tony Blair et m’imagine très bien rire, goguenardant, sur tous les problèmes techniques que pourraient avoir Moscou avec les Jeux Olympiques d’hiver en été. Comme je n’ai pas la stature d’un chef de file je ne porterais pas la flamme et ne créerait pas, en dissidence, un groupuscule hors-jeux qui essayera d’éteindre ce briquet porté fièrement par un quel con que champion du dimanche, lors de son passage dans ma région.

Je m’offrirai des médailles en chocolat vu que les cigarettes sont aussi interdites et prendrai le banc de mon jardin pour un podium de vanité personnelle.

Ce soir de nombreux con fêteront la victoire de la France et oublieront de saluer leurs voisins, déjà entrés en compétition.