Elles deviennent, si on sait les regarder avec attention, des compagnes bienheureuses, des monuments historiques dans le sens le moins impersonnel qui soit, dans la plus grande proximité que l’on peut avoir avec ce terme.

Elles deviennent avec le temps « Référence » et on se plaît à les fréquenter de l’œil ou à les posséder dans un lieu cher.
Les sculptures de DEMAL sont bien plus que des corps longilignes emprisonnés dans le magma de la création inspirée. Elles ont une âme, elles sont miroirs cathartiques et réinvention permanente. Les sculptures de DEMAL sont une dramaturgique réaliste, forte, implacable et belle. Vision sans concession d’une plasticienne

DEMAL porte une attention particulière aux petits détails imperceptibles qui, mis bout à bout, feront un objet qui hantera les mémoires collectives.
Comment ne pas être pris par l’émotion en explorant de l’œil les latéralités triomphantes de DEMAL, de ses foules asexuées figées dans le bloc ?
Des personnages, des formes, des attitudes, des mouvements s’offrent à nous dans leur nudité première et lèvent un peu le voile sur leur passé, leur présent et donnent des pistes sur leur avenir. Sans nous singer ou nous caricaturer DEMAL nous toise, nous observe, nous vole des attitudes, des faux semblants, des postures magnifiques ou piteuses.

« L’élément moteur est le corps humain », dit-elle. « L’essentiel, c’est qu’on sente qu’il y a une vie, une écriture ». Martine DEMAL est dans le partage référentiel, à la manière d’une femme de lettres, elle invente des univers et nous invite dans des voyages immémoriaux. La contemplation de ses œuvres est un acte participatif, interactif, un dialogue implicite se tisse entre la créatrice matrice et le contempteur voyeur.
Nous sommes dans le paradoxe permanent, entre la lourdeur physique des objets et la légèreté poétique qu’ils dégagent, happant tout notre être dans un rapport sensitif, sensuel et intellectuel mêlés.

DEMAL nous entraîne dans un monde parallèle jamais austère, une douce cosmogonie sensorielle à laquelle on se doit de mêler notre propre histoire, notre trajectoire de la pupille pour en comprendre tous les sens cachés, cryptés dans la codification artistique.

Les sculptures de Martine DEMAL méritent qu’on s’y arrête, qu’on les entoure et qu’on les aime, elles ont cette générosité qui est la plus belle musique des alchimies qui nous est donné de voir, de toucher et d’envisager pour soulager nos peines et accompagner nos joies.

Photographies : Frédéric Vignale

Martine Demal, Atelier 17
100 Rue Molière
92400 Ivry Sur Seine
Tel : 01 46 70 24 21