On va tout connaître sur Jordy. Sa première expérience sexuelle dans la Ferme, son acte de rébellion par le port d’une boucle d’oreille outrancière, Franck Provost va officialiser la « Coupe Jordy » et Jordy va sortir un livre pour vivre de son avaloir encore quelques mois. Il va rester clean et correct, ne va pas insulter ceux qui l’ont sifflé lors des Victoires de la Musique par vengeance (même s’il en a la sacrée envie).

Après l’avoir assassiné étant poupon il sera à nouveau executé pour les jeux du cirque médiatique. A peine le temps d’un été, d’un espoir d’un disque évanoui comme sa première carte de France dans le fond de son slip, et il retournera à ses chers occupations en attendant son troisième âge qui lui permettra à nouveau incognito de briguer une place en final d’une énième émission de réalité ou la mort sera son seul recours.

Jordy c’est un Antoine non-civilisé, un Michel Polnareff de la variété débile. Il ne retrouve pas le devant de la scène par manque d’argent mais s’éclipse comme un pet évanescent contraint et forcé de faire un come-back plus tard.

Car Jordy est comme tout les êtres du monde : il est égoïste, froid, insensible et n’aime pas les animaux. Jordy dans la vie c’est un cacou. Un fada des pommes chips. Jordy mange des boîtes et fume en privée. Jordy a bien joué le jeu, je t’ai démasqué petit manipulateur ! tu cherches à être un espoir pour la jeunesse désœuvrée, tu veux montrer à la face du monde qu’à 17 ans il est possible de rivaliser avec de vieilles chaudes de 35 ans, de pseudo bellâtres monégasques et de dire à une rombière de 75 printemps « Gare ta gueule à la récré » sans avoir peur du retour de bâton de vieillesse.

Alors toi qui est dans ton lit écoutant Bernard Lenoir, toi la cruche gothique qui a fauché de l’argent à tes parents pour t’acheter le 7 titres d’Arcade Fire : continue ! Fais fi de ce modèle en baudruche, quand ta mère t’expliquera qu’il est plus sain de suivre son exemple plutôt que de fumer en cachette dans la cour de ta résidence : montre-lui ton majeur et dresse-toi sur tes ergots. Tu es vivant et normal !

Quand une personne âgée arrive à 2 à l’heure et que tu dois retenir la porte parce que l’on t’a bien éduqué (comme Jordy), pense que nous avons tous eu l’idée (même Jordy) de lui claquer la lourde en pleine gueule en lui disant de se manier les fesses. Tu es parfaitement en droit de croire en toi par égoïsme, tu peux boire la caisse de Vodka lors d’une sauterie chez un copain et rentrer saoul dans ta piaule à 3 heures du matin, tu peux aimer les poufs, se moquer d’elles et ne pas être romantique.

Jordy doit avoir un vrai prénom dans la vie courante, il doit poursuivre des études de mécanicien auto pour être utile à la société de son beau-père. Jordy doit avoir autant de mal à se lever que toi le matin et n’a pas plus la passion du bricolage qu’essaye de te communiquer ton père car il croit encore à l’atavisme familial. Jordy écrase les mouches et n’en fait pas une caisse, il bande aussi sur le cul de Joana car il aime la Pologne et ses polonaises, il pleure sur commande ou alors c’est malsain... dans le cas ou il serait sincère : il est indispensable d’aller le faire psychanalyser pour analyser la relation avec sa mère. Jordy joue pour son association de la tremblotte mais se garde bien d’offrir sa « prime Endemol » pour bon et loyaux services à l’organisme qu’il soutient le temps du jeu.

Si Jordy avait le sens du spectacle il aurait laissé sa place à Malory Nataf sorte de fucking grande sœur qui menait sa barque dans la télé poubelle pour le plus grand bien des pervers dans mon genre.

Malgré tout je t’aime bien Jordy. On ne peut pas demander à des innocents de servir de bouc émissions. Je serais même prêt à devenir ton nouveau Daniel Ducruet. Ton père spirituel. On tournerait la page de tes années galères et je t’expliquerais le quotidien d’un branleur.

Tu serais heureux Jordy. Tu aurais une vie de misère et de chien comme tout le monde. Tu composerais tes chansons sans y croire et ce serait tant mieux pour nous.