Murat version 1829

Murat version 1829

Pour un artiste normalement constitué ce genre de projet peut prendre au bas mot deux bonnes années, pour Jean-Louis Murat qui sort autant d’albums qu’il n’y a de saisons dans l’année, ce n’est qu’un énième projet qu’il nous livre aussitôt enregistré. Comme dans toute production discographique démentiel certains albums sont bons, d’autres moins (« Moscou » par exemple son avant-dernier album sorti il y à 1 mois) quand à « 1829 » c’est tout simplement la plus belle fleur épanouie de ce hussard de la chanson française.

En compagnie d’Isabelle Huppert, le chanteur avait sur « Madame Deshoulières » déjà adapté des chansons d’une femme de lettre du XVIIème siècle, partant encore une fois du principe qu’on n’aime plus comme on aimait jadis c’est sur des textes de P.J. De Béranger que Murat s’amuse à se trouver un parolier de charme pour le servir. Il fait donc revivre le long de 11 fables ce chansonnier rebelle de l’époque napoléonienne. Le brio de la chose vient du fait que Murat fait sonner de manière contemporaine les idées de beaux esprits. Plus le temps passe, plus l’artisan chanteur polie son rubis pour en faire un joyaux céleste.

Avec la même troupe de grognards qui l’accompagne depuis maintenant longtemps (dans l’espace temps Muratien cela signifie au moins 2 ans : toute une ère) c’est à dire Fred Jimenez à la basse et Stéphane Reynaud à la batterie, vous serez captivez par cette voix de velours, qui tout en doigté folk propose de revisiter une époque.

Le peuple Musulman » pourrait faire penser aux « Lettres Persanes » misent en musique, le matou qui gémit sur « La Chatte » est en chaleur, vous retrouverez dans « La Petite Fée » ce qui fait la force des disques « habituelle » de Murat c’est à dire les complaintes langoureuses du barde auvergnat toujours prêt à prendre son public et les autres à contre pieds pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

La fortune sourit aux audacieux, espérons que Jean-Louis Bergheaud puisse à nouveau partir dans un prochain projet (d’ici 2 mois) tout aussi vivifiant et novateur.

JEAN-LOUIS MURAT, 1829, Labels

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