STAR WARS : Les Sith sont de sacrés revanchards

STAR WARS : Les Sith sont de sacrés revanchards

Nous voilà donc à la fin de ce deuxième triptyque qui est en fait le premier. Mais ça vous le savez déjà si vous n’êtes pas juste débarqué de la galaxie alpha-oméga car Star-Wars à grands coups d’annonces médiatiques, de merchandising outrancier, et de culte sur la commode, est devenu un effet de mode générationnel.

Si j’en crois les statistiques, je suis en plein dedans. Vlan les deux pieds dans le même UFO. Né lors du premier épisode, rejouant en figurine Mattel « L’Empire contre-attaque » et fantasmant sur les tenues vaporeuse de Carrie Fisher sur « Le Retour du Jedi », j’étais et je suis encore nostalgique de cette première trilogie.

Alors vous comprendrez bien que ces 3 derniers épisodes de fin de siècle et de début de nouveau millénaire n’ont jamais réussi à effacer la parfaite harmonie qui tenait en quelques sujets phares des 3 premiers : Harrison Ford et son côté cow-boy interstellaire, le bricolo fantastique des effets spéciaux et l’histoire merveilleuse du père contre le fils et de la sœur avec le frère. Tout un programme sensationnel, toute une nostalgie camarde en voie de disparition.

Car ce qui pêche avec ces nouveaux opus et tout particulièrement sur ce troisième volet c’est que la bande-annonce est toujours meilleure que le film lui-même.

Là en teaser on t’en jette plein les mirettes, les étoiles brillent et l’espoir renaît. Déçu par « La Menace Fantôme » et l’aspect enfantin du récit avec tous les poncifs chers à Lucas du bambin star, incroyablement revenu de ce qui s’annonçait prometteur dans « L’Attaque des Clones », cette « Revenche des Sith » est un coup d’épée (laser) dans l’eau.

Ne voulant pas effrayer l’ado attardé, cherchant à faire des ponts entre les épisodes pour le plus grand mal à son film, Lucas oublie le principal à mes yeux : c’est à dire de pouvoir sympathiser avec ses personnages.

Très peu friand de Jar-Jar Binks, encore moins à l’aise avec Hayden Christensen qui ressemble à un pantin pré-pubère sur qui l’on tirerait les ficelles du côté obscur de la force, à peine puis trouver sympathique Ewan McGregor car l’on ne s’identifie pas à un dieu (les Jedi ne sont pas de notre type).

Dialogues fades et insipides, réalisation vu et archi-revu, mythologie cosmique rabâchée et usée, il traîne son boulet comme nous notre peine.

A grands coups d’effets spéciaux il oublie l’humain qui regarde pour ne plus penser qu’au consommateur qui achète. Le pire c’est qu’il utilise très mal de très bons acteurs et vampirise l’image par la musique pompière de John Williams. Ce qui s’annonçait comme l’épisode le plus sombre de la série n’est en définitive qu’un pet de lapin dans un trou noir sidéral.

On ne peut pas vraiment accrocher sur le duel final (ressemblant étrangement à rien) qu’on annonçait pourtant dantesque, on ne peut que rire de la manière manichéenne dont il présente la politique et frémir à l’idée de voir les 6 films à la suite tellement les 3 derniers sont bâclés et en-dessous de toutes nos attentes.

En conclusion un grand ouf de soulagement doit s’échapper de partout. De la part des spectateurs fatigués par ces effets de manche de pépé Lucas, de la part des participants qui pourront enfin jouer la comédie sans fond-bleu ou vert, et enfin de Georges lui-même qui va sûrement passer à quelque chose de sérieux ces prochaines années.