« La religion c’est l’opprobre du peuple »

A votre bon cœur messieurs, dames, suppôts de Jésus, de son père et de toute sa sainte famille. Si vous croyez encore en l’au-delà et à la « ressuscitation » cela vous en coûtera, non pas un, mais deux euros à la quête du dimanche matin. Les affiches placardées sur les murs divins en témoignent ; pour les cathos, dix francs est égal à deux pièces de la nouvelle monnaie européenne. Voici la nouvelle arithmétique cléricale pour éviter que ce changement monétaire ne ruine les évêchés et surtout les derniers curés qui n’ont toujours pas le droit de se marier, les pauvres diables.

Sous la fin de règne du pape le plus médiatique mais pas le moins rétrograde du siècle, la religion catholique a enfin compris qu’il fallait communiquer pour survivre dans ce monde de brutes capitalistes. La « World compagnie » a infiltré l’état le plus riche du monde, le petit Jésus doit se retourner dans sa tombe lui qui avait, jadis, si bien viré les marchands du temple qui ne sont autres que les business man d’aujourd’hui.

Dieu est marketing, c’est une marque, un logo qui compte qui rapporte et qui est connu de tous, d’ailleurs c’est le couturier people et mondain Jean-Charles de Castel Bajac, lui-même, qui habille le pape et a relooké les JMJ. Les cathos qui lisent les « best sellers » à la mode ont détesté le « 99 francs » de Frédéric Beigbeder car il convient de ne plus cracher sur l’excellent moyen qu’est « la Réclame » de ne pas sombrer dans le marasme dans lequel baigne jusqu’au cou toute une communauté de pensée.

Il faut utiliser les médias, trouver des curés super beaux ou vieux mais sympathiques et rigolos pour donner une image dynamique et moderne à tout un ensemble. La dernière fois chez Thierry Ardisson et Laurent Ruquier, un abbé racontait sa première fois sexuelle et Sœur Emmanuelle ne rechigne jamais à aller faire un brin de causette chez Daniella Lumbroso ou Michel Drucker, une image de marque quelques fois cela tient à bien peu de choses.

Je suis même d’avis, quant à moi, d’aller embaucher en quatrième vitesse Oliveiro Toscani, le célèbre photographe des affiches Benetton et du film « Amen », car ce génie de la provocation anti-cléricale orchestrerait bien gratuitement, pour services rendus, une nouvelle campagne publicitaire pleine de polémiques et de coups en bas de la ceinture pour renflouer les caisses et tout le monde serait content finalement.

Depuis le temps que la pub utilise les symboles religieux pour se faire du fric facile, il n’est, dans le fond, que légitime que l’Eglise utilise les mêmes armes que la concurrence, alors pourquoi n’aurait-on pas des offices sponsorisés par Panzani avec distribution d’échantillons de pâtes fraîches après « l’Agneau de dieu qui enlève le péché du monde » ?
Imaginons des messes spéciales en plein air avec les bandeaux des annonceurs, des « pompons girls » et du Coca-Cola à volonté, L’Eglise française manque de shows à l’américaine, de prédicateurs intégristes charismatiques et convaincants (..) Il faut bouger le culte franchouillard moribond et terne, le moderniser à tout va et tous les moyens sont bons pour cela, et même vendre son âme au Dieu du Commerce.

De la même manière que l’« on peut prier Dieu partout », il me semble que ce dernier devrait se prévaloir d’une gratuité absolue, qu’on fasse payer les fidèles oui, mais il est hors de question que l’on soit « culpabilisé » dans nos boîtes à lettres et dans nos journaux pour enrichir une « dictature idéologique », non merci, j’ai déjà donné.