La capitol Beauté de Coralie Clément

La capitol Beauté de Coralie Clément

Dans le « Bye Bye Beauté » de Coralie Clément il y a beaucoup de la rage de « Bye Bye Blondie » de Virginie Despentes. Finis le temps du diabolo menthe des années 60, du pardessus feutré de la nouvelle génération amoureuse de Françoise Hardy. En cette année 2005 la liqueur est forte, c’est même un whisky de 3 ans d’âge qui a pris le temps de mesurer la musique dans un parcours initiatique pour finalement distiller sur cet album une approche plus caca-boum du perfecto rock cher au père Dutronc.

Le frangin Biolay toujours présent s’est remis à l’électricité et s’approche dans ses compositions domestiques au « Home » qu’il avait composé pour son épouse, poursuivant son bonhomme de chemin péchu en compagnie de sa sœur. Avec la légèreté de paroles incisives et l’idée Shivaréen d’un disque sensuel notamment sur ‘Indécise’, d’une composition jouissive sur 12 titres, elle retire le meilleur de son long séjour new-yorkais. En particulier ce qui frappe c’est que la voix de Coralie a pris du poids, de l’assurance, elle fait la nique à tous ces paravents qui l’empêchaient de sortir des gros mots, d’un si beau corps.

Il restera donc à cette jeune femme enfin déminéralisée des clichés, de retour de Brooklyn, un petit goût de pute et de peste. Album plus rock, plus jouissif, comme une Harley-Davidson et un tonnerre de Brest.

On s’aperçoit qu’avec des titres comme ‘Avec ou sans Moi’ ou l’on sent la patte pop de Thierry Stremler ou l’arrivée de Daniel Lorca (Nada Surf) sur ‘L’impasse’ et ‘Mais Pourtant’ c’est un syndrome direct et tranchant, une musique forte et un ensemble de personnes prêt à la soutenir dans son comportement de femme fatale.

Les seins qui pointent fièrement derrière un tee-shirt et un jean troué pour un disque de guitare, de révérence, de jeu du foulard avec l’auditeur conquis d’avance. C’est donc une gonzesse du XXIème siècle qui garrotte la douceur et la froideur pour offrir la chaleur des dessous chics.

A peine ‘Gloria’ et son arrangement de flûtes viendrait tiédir cette impression d’intensité. Commencer le disque par son ‘Epilogue’ final qui explique la mort d’une Lou Palladium obsolète, n’est pas infructueux.

CORALIE CLEMENT, Bye Bye Beauté, Capitol

CORALIE CLEMENT, Bye Bye Beauté, Capitol