Les nuages comme tout juste réveillés s’en allaient nonchalemment finir leur nuit sur les bords d’un ciel d’un bleu retentissant.
Un petit vent délicieux annonçait à grand coups de trompettes microscopiques, une radieuse journée d’été.
L’Aube pointait son frêle museau de camioneur ébouillanté.
Un blond duvet de bébé prenait racines sur mon coeur coupé en deux dans le sens des anguilles d’une montre.
Au loin les montagnes verdoyantes me saluaient avec leurs gros nez rouges et leurs palmes rigolottes de toutes les couleurs.
Eclaboussé de félicité, au paroxisme du bonheur, de joie j’attrapais au vol un petit colibri coquin que j’avalais d’une seule bouchée.
La journée pouvait commencer.
Une grenouille au yeux dégoulinant de sympathie me saute sur le bras et me suggère de sa petite patte verte un chemin plein de rosée.
Je lui fourre une cassette des Beach Boys dans le derrière et nous voilà lançés mon nouveau walkman et moi sur le petit chemin ombragé.
Il n’y a je crois aucune sensation de bonheur aussi douce ou du moins comparable à celle de plonger son corps dans un petit chemin ombrageux et plein de rosée en été.
Tout, absolumment tout, TOUT est là, heureux pour vous rendre HEUREUX.
Les milles pattes, Les milles et une senteurs, les sources, les ronces, les baies, les mauvaises herbes, les cailloux, les grosses pierres et même les clôtures électriques piquent vos sens multipliés des mille et une aiguilles de l’amour.
C’est l’éclosion des sens.
A peine ai-je fait quelques brasses qu’un drôle de lièvre me saisit par la manche.
Bonjour bonjour je suis un lièvre trés sympa qui aimerait bien être ton ami.
Veux-tu bien passer 17 minutes avec moi autour d’un vers ?
Si tu as des obligations je te laisse mon e-mail : lièvre@campagne.fr
Mais avec grand plaisir cher lièvre, j’ai plusieur fois 17 minutes devant moi et aucune obligation si ce n’est celle de passer un agréable moment en ta compagnie !
Mais d’abord permet moi une question : pourquoi ce cornet devant ta bouche ?
Quel cornet ?
Là , on dirait une prothèse ! quoi ! les lièvres n’en ont pas normalement.
A part mon bec, l’ami je ne vois pas de quoi tu veux parler !
Un bec !?
Franchement camarade tu n’avais jamais vu de becs de lièvre ?
Si.Mais curieusement jamais sur un lièvre mais tant mieux finalement c’est rassurant.
Qu’est-ce que tu prends ?
Un vers de rosée, un vers blanc, un vers de trop ?
Je vais gouter le vers de trop. Pop pop !
A la tienne bonhomme !
A la nôtre, le lièvre
Raconte-moi donc toute ta vie de lièvre, le lièvre !
Avant de te conter mon aventure laisse-moi d’abord te dire une légende !
Vas-y
Oh mais qu’est-ce qui te prend, mon dieu, au secours au secours, quelle horreur !
NOOOOOOOOOON !
Ami lecteur La suite au prochain épisode ....