1974-2004 : ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE CANDY CANDY !

1974-2004 : ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE CANDY CANDY !

Boucles blondes enrubannées, yeux clairs, japonaise, trente ans. Fille trouvée, enfant précoce, ce personnage mythique des enfances féminines des années 70 et 80 délivre sous sa lissitude sa saine leçon de vie. Du mélo de choix, gluant à souhaits, qui colle bien partout.
Ainsi nommée pour avoir été découverte bébé dans un couffin qui contenait également quelques sucreries* (candy = bonbon in english), le tout livré à la porte de l’orphelinat un crépuscule d’hiver sous une neige papillonnante, ce patronyme contient déjà à lui seul tout ce qui fera de cette héroïne et de son histoire le modèle parfait d’identification des fillettes de toutes les sociétés confondues.

Candy, parce que ce mot est sucré, acidulé, pétillant, et Neige qui évoque le froid, le manteau blanc de l’hiver, l’attente, la patience, la solitude, les épreuves, le temps purificateur mais aussi le sommeil et sa douceur. Son deuxième nom, « André », apparaissant autour du 15e épisode (sur 115 !) posera officiellement l’objet de la quête qui rythmera son aventure du début à la fin. L’identité.

À six ans, Candyce Neige manie le lasso et grimpe aux cimes des arbres comme elle respire. Intenable, ses cabrioles sont déjà inspirées, soit par un désir justicier soit par un besoin de recueillement. Le ton est donné. Les garçons la traitent de garçon manqué, c’est une enfant qui ne pleure jamais et qui gagne la course à tous les coups. Héroïne archétype, chaque personnage qui l’entoure correspond lui aussi à un modèle préétabli de tempérament qui lui permettra, au fil de son histoire, d’affirmer le sien. Sa sœur de tétine, Annie, est tout son contraire. Féminine, effacée, d’une émotivité frisant la sensiblerie au point de mettre en péril leur indéfectible amitié au premier obstacle venu et toujours bien malgré elle, voici « l’autre orpheline », celle dont les rêves s’arrêtent au pas de la porte de ses parents adoptifs et qui, toute sa vie, regrettera de ne pas ressembler à son hardie protectrice. Le premier psychodrame arrive là, dès le troisième épisode, lors de son adoption par une famille de renom qui exigera d’elle d’oublier toute sa petite enfance pour ne plus se consacrer qu’à sa nouvelle condition, désormais incompatible avec la fréquentation de petites gens sans origines connues.

Au pays de Candy, il y a des méchants très méchants et des gentils très gentils. Entrée en scène de l’abominable Elisa, fille naturelle de sa première famille d’accueil (encore plus renommée que celle d’Annie) au sein de laquelle elle ne sera jamais considérée comme un membre à part entière. Rebondissant sur chacun de ses actes pour le détourner à son désavantage ou l’attirer dans des pièges sournois, elle commencera par faire de Candy, avec la bénédiction de sa mère - envieuse de n’avoir su inculquer les mêmes qualités naturelles dont fait montre cette étrangère à ses propres enfants -, sa domestique.

Ainsi apparaît déjà ce fameux « syndrome Cendrillon » qui n’ira qu’en s’amplifiant au fur et à mesure que les jeunes filles grandissent. Nous ne sommes bien que ce que notre cœur fait de nous, la classe sociale n’est jamais qu’une enveloppe pouvant renfermer une coquille vide.
Car Candy ne se laisse pas démonter. Sa nature optimiste et son penchant pour la justice lui vaudront de trouver en toutes circonstances, amitié et chaleur humaine. Jamais épreuve, aussi dure soit-elle, n’est pas suivie de son baume, ainsi Candy finit toujours par les surmonter toutes. Ce jeu de thèse/anti-thèse du bonheur l’amènera à yoyoter en permanence au travers de toutes les conditions, de la richesse à la pauvreté, de la misère au luxe et, quand la noirceur de certains personnages ne cesseront de s’affirmer au fil des années, sa clarté et sa grandeur d’âme s’épanouiront toujours plus lumineuses jusqu’à s’inscrire dans sa vocation même, ce métier d’oubli de soi par excellence où seuls l’étude et l’altruisme sont requis pour l’honorer au mieux. Devenir infirmière.

Mais, comme nulle princesse se voulant humaine ne peut être parfaite, Candy compte tout de même quelques défauts mineurs qui feront tout l’humour enfantin de la série. Elle est étourdie, soupe au lait, souvent maladroite car impatiente, et n’a de cesse de réparer ses sempiternelles bêtises.

Bien sûr, l’amour règne en place forte dans la vie mouvementée de notre blonde Cinderella et bien sûr, il n’est pas tout cuit. Il est même tragique, comme il se doit, car l’existence ne serait pas l’existence si les sursauts de la passion coulaient de source évidente et puis n’oublions pas que nous ne sommes guère ici dans un conte de fées où ils finirent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Non, nous sommes née au Japon, lieu du culte du travail sans repos, là où dans le monde, fleurissent le plus grand nombre de suicides et parmi eux, une majorité de jeunesses tronquées par la compétition, surpopulation oblige. L’honneur devra alors l’emporter sur les sentiments, aussi justes et profonds soient-ils, quand il signera par là-même le malheur de plusieurs êtres voués à la séparation à perpétuité, sans omettre la mort, omniprésente, qui hante tout du long de son visage d’une première tendresse disparue en pleine enfance...

Non, Candy n’est pas une poupée en sucre malgré sa voix cristalline poissarde comme guimauve (donnée par deux comédiennes pour la version française : Sylviane Margoullé pour la première saison qui fut également la voix de Mary Ingalls enfant dans La Petite Maison... et Brigitte Morin pour les saisons suivantes), c’est un être à la fois fort et fragile, monté d’espoirs et de raison, et qui sous ses airs de perfection touche toujours là où le bas de l’âme file ses stries acérées au fond de l’être en devenir.

A noter le bruitage de la porte qui s’ouvre, le même pendant toute la série, que l’on se trouve à la Maison de Pony, au collège Royal St-Paul ou à l’hôpital, message subliminal de nos enfances bercées de ses rires et larmes par-dessus l’aura de ces lacs scintillant où nous sommes portés sur les ailes d’un éternel cygne blanc.

* pour la version manga originale ; à noter une légère variante dans le dessin animé où les bonbons sont remplacés par une poupée de chiffon sur laquelle est brodé le prénom « Candy ».

« C’est l’un des premiers "shojo mangas", ces mangas qui mettent principalement en scène des héroïnes destinées aux jeunes filles et aux adolescentes.

Née de l’imagination de deux Japonaises, Kyoko Mizuki pour l’histoire et Yumiko Igarashi pour les dessins, elle paraît au Japon en 1974. [...] Ce n’est qu’en 1976 qu’elle est adaptée pour la télévision par la "Toei Animation" et ce grâce à Mitsuo Shindô (qui crée les dessins), Takeo Watanabe (la musique), et Keigo Nakita (les paroles des chansons). La série compte 115 épisodes d’environ 20 minutes chacun et devient très vite un succès mondial. Elle est adaptée en plusieurs langues, dont le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien... » (Source : http://candy.candy.free.fr)

Déjà 13179 signatures pour le retour de Candy à la télévision et sa diffusion en dvd, aujourd’hui bloqués en raison d’un désaccord contractuel entre les deux créatrices.

Voir la PETITION

« C’est l’un des premiers "shojo mangas", ces mangas qui mettent principalement en scène des héroïnes destinées aux jeunes filles et aux adolescentes.

Née de l’imagination de deux Japonaises, Kyoko Mizuki pour l’histoire et Yumiko Igarashi pour les dessins, elle paraît au Japon en 1974. [...] Ce n’est qu’en 1976 qu’elle est adaptée pour la télévision par la "Toei Animation" et ce grâce à Mitsuo Shindô (qui crée les dessins), Takeo Watanabe (la musique), et Keigo Nakita (les paroles des chansons). La série compte 115 épisodes d’environ 20 minutes chacun et devient très vite un succès mondial. Elle est adaptée en plusieurs langues, dont le français, l’anglais, l’espagnol, l’italien... » (Source : http://candy.candy.free.fr)

Déjà 13179 signatures pour le retour de Candy à la télévision et sa diffusion en dvd, aujourd’hui bloqués en raison d’un désaccord contractuel entre les deux créatrices.

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