Que penses-tu de l’Election de l’écrivain Mario Vargas Llosa au fauteuil de Michel Serres ? Tu penses qu’il fera un bon Académicien ?
Je tiens, de prime abord, à féliciter chaleureusement Mario Vargas Llosa. Je trouve que l’Académie française, et plus généralement la France, s’honorent à ouvrir leur hémicycle à la diversité et aux personnalités du monde entier surtout quand elles ont ses qualités. Mario Vargas Llosa est un grand écrivain, reconnu, prix Nobel et un homme au destin très romanesque. Je ne partage pas toutes ses idées, notamment politiques mais par exemple je suis du même avis que lui sur Michel Houellebecq. Houellebecq est un de nos grands écrivains vivants mais il a tendance à s’épuiser et à nous épuiser surtout depuis quelques années avec des oeuvres moins percutantes qu’à ses débuts, obsédé qu’il est par les thématiques récurrentes de l’identitaire, de l’islamisation de la France et de quelques idées réactionnaires qui finissent par se mordre la queue.
Par contre j’avoue que je l’envie un peu de « prendre » le Fauteuil de Michel Serre, auteur et homme remarquables dont j’étais un grand et fin admirateur. Un immense monsieur charismatique, brillant, un humaniste et un sage.
Seul petit bémol, je regrette que l’Académie ait changé son règlement en autorisant un homme de plus de 75 ans à se porter candidat comme Mario Vargas Llosa. Je me demande également si un Candidat ne devrait pas résider à Paris et avoir publié au moins un livre en français (…) Toujours est-il que les choses sont faites et que je suis absolument certain que Monsieur Mario Vargas Llosa saura enrichir de sa Culture et de son expérience l’Académie. Mais il y a un petit litige avouons-le dans cette nomination.
Mario Vargas Llosa a obtenu 18 votes et toi, un vote. Quel sentiment t’inspire ce résultat ?
Je suis aux anges, je suis très heureux, je suis le seul candidat à obtenir une voix, bien sûr elle est hautement symbolique mais quel bonheur de figurer désormais dans la biographie de Mario Vargas Llosa, d’avoir vu mon nom cité dans la plupart des journaux français et tous les média hispaniques du monde. Me voilà donc mathématiquement deuxième de cette élection du 25 Novembre 2021, donc « presque » académicien. Pour moi l’Académie française, surtout par les temps qui courent est une des Gloires de la France, elle est un refuge, un lieu magique, une entité qui propage les Lumières de la France dans le monde entier. Je suis très déçu que l’Académie fasse moins rêver de nos jours. Il faut continuer à perpétuer ses traditions et se réjouir que chaque français majeur puisse présenter sa candidature au sein de cette Académie de prestige national et international. Ce vote en ma faveur est une grande Victoire pour moi et surtout un merveilleux camouflet pour les aigris, les jaloux et les mauvais commentateurs, les Folliculaires comme Pierre Assouline pour ne pas le citer que j’ai admiré longtemps pour son travail pour la Littérature mais qui m’a beaucoup déçu en se moquant ouvertement des petits candidats comme nous et d’autres cher Eduardo Pisani. On ne s’honore jamais à être moqueur et condescendant, surtout de la part d’un monsieur qui ne doit rêver, je présume, que de porter sa propre candidature à l’Académie française, mais qui ne l’ose pas. J’ai eu ce courage et je suis récompensé.
Tu es photographe et réalisateur, mais tu es aussi journaliste. Tu en penses quoi de tes collègues Journalistes ?
Non cher ami, je ne suis pas journaliste, je n’ai jamais eu de carte de Presse, je n’en ai jamais voulu pour rester libre et ne pas rentrer dans une caste de pensée et une obligation de travail formaté. Je suis un artiste qui depuis 20 ans fait une expérience journalistique, ce qui est et a été très enrichissant. J’ai fait de belles rencontres, j’ai appris a mieux connaître le système policier et judiciaire, diriger un Journal a fait de ma vie une aventure encore plus forte, inattendue et valorisante.
Pour ce qui est des journalistes professionnels, je ne leur jette pas la Pierre, il faut bien manger, certains sont doués et honnêtes mais c’est rare c’est un système très politisé, corrompu ou il y a peu d’individus dignes de confiance, vraiment libres et admirables. Ils font ce que leur Rédacteur leur dit de faire. C’est un métier de tâcheron, la plupart du temps. Les journalistes ne sont pas des héros, pas des génies et encore moins des aventuriers modernes. Des mercenaires et des opportunistes, pas beaucoup plus.
A quoi sert l’Académie française ? C’est quelque chose d’utile ou on pourrait s’en passer ?
Comme disait Jérome Bonaldi : « C’est inutile donc rigoureusement indispensable ». Certes l’académie française est un peu surannée et vieillotte mais il faut la défendre et l’honorer. Dans ce merveilleux pays qui a vu triompher par les mots Rimbaud, Baudelaire, Proust, Nerval, Chateaubriand, Gide, Camus, Sartres, Hugo et les autres, nous avons ce devoir ce perpétuer le règne et le prestige littéraire de l’académie française même si elle est imparfaite, même si elle traverse une quête de sens, même si elle doit d’adapter aux nouveaux défis politiques et sociaux de notre temps car la Littérature c’est avant tout la vie. Toute mon existence j’aimerai l’Académie française et elle me fera rêver éveillé.
Comme tous les artistes tu as beaucoup d’admirateurs, mais il y a aussi des gens qui te jalousent. As-tu quelque chose à dire à tes fans ? Veux-tu dire aussi quelque chose à tes ennemis ?
Il faut savoir que seuls les gens que j’aime et j’admire (cela va de paire) m’intéressent, les autres n’ont aucune sorte d’existence, ils peuvent bien s’agiter dans leur petit bocal et leur étroitesse d’esprit. Je crois savoir que, souvent, leur physique est disgracieux, que leur âme est noire et que la médiocrité et la petitesse sont les deux choses qui les caractérisent le mieux. Je ne peux leur en vouloir d’être jaloux de moi, j’ai une vie très heureuse, faite de libertés, de curiosités, de rire et de beautés en cascades. Mon bonheur est la meilleure réponse aux attaques, aux traitrises, aux nullités crasses de ces envieux sans grand intérêt. Ceux qui ne m’’aiment pas je les plains. Ceux qui se disent mes ennemis se trompent de combat.
Ceux qui m’aiment ont sans doute un goût exquis (rires) et une grande tolérance, je les embrasse chaleureusement et j’espère que nous continuerons longtemps le chemin de l’Audace et de l’Amour ensemble.
Quelle place occupe l’Amour dans ta vie et quelle place occupe l’Amitié ?
L’Amour et l’Amitié occupent toute la place dans mon existence. Je ne vis et survis que grâce et pour ça. Comme je suis un chanceux ma vie déborde d’Amour depuis toujours, je suis un privilégié et je mesure ma chance. L’Amitié est très importance aussi. Je suis très fidèle en la matière si on me respecte et qu’on ne me trahit pas je donne tout à mes amis. Mais lorsqu’il y a rupture c’est à vie. En Amour je ne peux que remercier ce Destin facétieux et original qui a mis sur ma route depuis de belles années Juliette Savaëte, une femme et une artiste qui rend mon quotidien sublime et harmonieux à la fois. Notre couple est un modèle du genre, solidaire en toutes circonstance.
Veux-tu nous parler de ta Grand-Mère Simone, de ton frère jumeau Fabrice ? As-tu envie de leur dire quelque chose en particulier ?
Simone et Fabrice sont partis définitivement. Simone l’année dernière et Fabrice en 2009. Parfois je me sens coupable d’être encore sur Terre et eux, non, alors pour leur rendre hommage je pense beaucoup à ces deux-là, et j’aime encore plus chaque seconde de ma vie.
Simone m’accompagne quotidiennement. J’entends ses mots, ses expressions, je collectionne des objets qu’elle aurait pu avoir. Tout me ramène à Simone, elle était une sainte femme, pure, vraie, je suis le plus heureux du monde de l’avoir connue. On ne peut pas se remettre d’une perte aussi immense sauf si on continue à perpétuer son souvenir et à la remercier d’avoir été aussi bonne, courageuse, simple et unique.
Parle-nous de tes projets artistiques !
Il faut vraiment aller voir ma web-série sur YouTube « Raoul, l’homme tranquille » avec en vedette Emmanuel Gillet, une gueule, une voix, une dégaine, un talent qui marqueront une époque. Il y a plus de 60 épisodes, des Guest stars fantastiques. J’y ai mis tout mon coeur dans cette série poétique, décalée et philosophiques en noir et blanc. C’est la chose qui me ressemble le plus. Soyez curieux, allez voir ça.
Dernière question : pourquoi n’aimes-tu pas le Foot ?
C’est faux, je ne déteste pas le Foot mais plutôt le milieu et la mentalité autour du Foot. Je n’aime pas trop regarder les matchs sauf les grands matchs. Les supporters du Foot gâchent le Foot mais j’ai joué au Football depuis les Poussins avec un certain Cyrille Pouget et un certain Laurent Riquet dans le Club de Luttange. L’un est devenu un bon footballeur qui a même joué en équipe de France ,et l’autre est resté mon ami depuis bientôt 40 ans. Il se noue parfois dans les stades de Foot des amitiés indéfectibles.