Stygmate l’interview

Stygmate l'interview

Stygmate c’est un enchaînement de tubes punk rock fragiles, acérés, bancals avec une identité très forte.
Petit frère d’OTH, des Rats et de Parabellum, avec des relents des 70′s, ça a le goût des caniveaux pourris de Belleville, de la galère et de la foi inaltérable dans le rock’n roll. ....

Début 1998 sortait leur 1er album "Scramble Dans Ta Gueule", travaillé au squatt du Père Lachaise.
« Seuls Les Loups Sont Bons » en 2009
« Sous tes yeux » en 2014, en 2017 ce fut le tour de « sans couleurs fixes » de nous démontrer une fois de plus l’univers de ce groupe. Je ne vais pas détailler tout ce qu’ils ont pu créer, entre les compositions, les clips, et lieux où ils ont pu passer au risque d’en oublier. Mais plutôt m’attacher à relever qu’ils ont un univers, des convictions, des mots à eux qui nous embarquent aux rythmes de guitares électriques voir acoustiques lors de moments plus intimistes.

23 ans plus tard le groupe est toujours présent avec des changements de formations au fil du temps qui passe, mais avec des convictions intactes. Fin 2021 ou plutôt début 2022 nous annonce un nouvel album pour le plus grand bonheur de tous les adeptes de l’univers de ce groupe.

Apprendre après de trop longs mois sans partage en musique qu’ils nous reviennent bientôt avec un nouveau set, un nouvel album, et qu’ils cherchent des concerts pour défendre tout ça, rien de mieux pour un retour à la vie. Une info comme celle ci nous ramène aux souvenirs, patience l’été se fera avec Stygmate.
Il se raconte même que son public lui manque grave ! On ne leur apprendra rien en leur répondant que cela est réciproque.
On leur souhaite de pouvoir présenter leur nouvel album de la meilleure des manières et de retrouver la scène et son public.
Avant cela j’ai eu l’honneur de pouvoir leur poser quelques questions avant la sortie de leur projet et espérons, un vrai retour sur les routes.

Quand on possède comme vous plusieurs projets en parallèle, c’est autant enrichissant que bénéfique. Forcément casse tête par moment, mais vital avant tout ?

Sty : Musicalement c’est que du bénèf ! Théo et Paul ont d’autres formations dans d’autres styles, ce qui enrichie la musique de Stygmate forcément. Ils ont des interprétations et un feeling que je n’ai pas alors on pioche à fond dans nos influences respectives et ça s’entend sur les morceaux. Perso j’adore le mélange, Stygmate n’existerait pas sans ça.
Pour l’organisation ça peut poser problème parfois pour les dispos de chacun mais on fait en sorte de prévoir des mois à l’avance nos dispos pour pouvoir caler bien à l’avance les concerts, tournées et enregistrements. C’est un coup à prendre mais maintenant ça va, on est un peu en mode ’vitesse de croisière’. Et il nous arrive souvent de rassembler nos groupes pour des tournées, ça facilite bien les choses, donc que bénéfique au final.
 
Théo : Casse tête un peu, vital bien sûr ! En réalité, je trouve qu’en temps normal on arrive à s’organiser correctement, lorsque l’un est avec un de ses groupes, les deux autres aussi et tout est en roulement.
Se permettre de jouer avec plusieurs groupes est une chance et un choix, on adore ça. Ce qui implique parfois de se retrouver à partager des concerts ensemble, sans forcément que Stygmate soit programmé.
Et, j’ai l’impression que chaque formation nous fait grandir, et sert les autres. Je suis sur que ce que Stygmate m’apporte me permet plus de choses avec les autres musiciennes et musiciens avec qui je joue, et inversement. Très certainement pareil pour David et Paul.

Paul : L’ouverture d’esprit est une des premières qualités du groupe selon moi. Je l’ai toujours observée en David et c’est une chance énorme que d’être tombé sur lui. J’ai l’impression, et particulièrement en France (grr), qu’une personne qui se définit "punk", "métal", "chanson", "drill", peu importe, va souvent s’enfermer dans son style et radicalement s’imposer les codes de cette musique. En général, les musiciens de Stygmate sont capables de s’autoriser pas mal de choses, puiser un bon nombre d’influences à droite à gauche et en faire de jolies chansons. Pour rejoindre ta question, je pense que des musiciens ouverts sont forcément poussés (pour leur grand plaisir) à jouer avec d’autres, créer, répéter, tourner, etc... et ça donne la diversité que nous avons tous les trois. Par exemple, David joue de la chanson à l’ancienne avec Lise, Théo du rock indie tout clean avec Vancouver et moi un certain "post-rock" bruitiste avec Bien à toi. Et ce n’est qu’une partie infime de ce qu’on a joué depuis tout ce temps.
 
Comment avez vous vécu ces mois bien trop long, loin de la scène et du public ?

Théo : Bien trop long, bien dit... Le fait de ne pas pouvoir jouer en concert est une sacrée déprime. Heureusement que l’on a pu se voir pour travailler de nouveaux morceaux au bout de quelques mois.
Comme la plupart des groupes, on a essayé de tirer profit de cette ambiance si particulière, toujours en ayant un œil vers l’avenir.
Autrement, d’un point de vue perso, des journées qui se sont vidées d’un coup, mais mises à profit par l’écoute de beaucoup de musique. Autre que celles des groupes que l’on fait.
Même si tout ça était bien craignos, d’un autre côté ça fait du bien d’avoir du temps. On ne le prend jamais, le temps.

Paul : Assez mal ! Beaucoup de mauvaises journées/soirées. Les deux choses qui m’ont sauvé sont : mon amoureuse, Christelle, et le sport que j’ai pratiqué quasi quotidiennement. A part ça, le premier confinement m’a permis d’écrire un album pour Avalanche... Sortie prévue pour juillet 2021 sur toutes les plateformes ;)
 
Sty : Mal, très mal ! Le début a commencé un peu comme une récrée, le truc qu’on a jamais vécu, une expérience à vivre, mais à force ce sont les angoisses, les doutes, la pression et la déprime qui sont remontés.
J’ai eu l’énorme chance d’être, comme Paul, avec Lise Cabaret, mon amoureuse (que j’accompagne à la guitare pour ses chansons), ainsi que ma fille, dans un appartement avec chacun une pièce si on voulait. On a même fait quelques concerts en direct et sur le net avec Lise, de chez nous.
C’était vraiment une chance quand tu penses à ceux et celles qui ont passé ces moments dans un 13m4, ça a fait beaucoup plus de dégât.

On entend souvent que les années assagissent mais que les valeurs et les idéaux restent les mêmes, c’est votre cas ?

Théo : Alors là, les autres répondent surtout, mon âge humain est le même que celui du groupe, haha !
Ceci dit, le peu d’années passées ensemble me confirme que nous avons tous les trois la même façon de penser la musique, et qu’on peut encore évoluer, pour le temps qu’il nous reste.

Paul : Selon moi, nous avons approximativement les même idéaux depuis "l’enfance", mais chaque jour nous permet d’apprendre et de nous améliorer. Nous pouvons apprendre de tout le monde et tout le temps, suffit d’être ouvert.
 
Sty : pour ma part je crois que ça ne désenfle pas trop depuis mon adolescence, en un peu plus confirmé et réfléchi bien sur, ça n’arrête pas d’évoluer, on évolue forcément avec tout ce qui nous entoure, la société, les gens, le monde qui change, la vie, la mort, etc... On ne peut pas faire l’autruche quand on voit tout ce qui se passe autour de nous. Ça nous demande beaucoup de réflexion, on parle souvent ensemble sur pas mal de sujet et on va en général toujours dans le même sens.

Un album à venir, hâte de le faire découvrir en live ?

Théo : Oui, à fond. Je crois que nous trois, on adore jouer, faire des concerts. On va tout faire pour bosser un nouveau set, et boom.
Il faut juste qu’on arrive à se faire quelques week-ends de répètes...

Paul : Le live est un travail difficile, il est plus ou moins difficile selon les groupes mais nous concernant, je pense que nous manquons un chouille de répètes. La faute à la situation géographique des membres du groupe ! Donc oui, extrêmement hâte, mais il va falloir se roder un minimum en répète d’abord !!! Y’a quand même une quinzaine de nouveaux morceaux !!
 
Sty : je rejoins la sagesse des copains, l’album est prêt mais faut qu’on le répète encore pour être parfaitement au point.

Vous avez quelques dates de concert à partir de l’été 2021 ?

Paul : Oui ! Un super weekend se profile pour les 10 et 11 juillet ! Deux concerts dans des maisons (Jura et Vosges) ! Trop, trop hâte !

Sty : ...et deux/trois aussi qui se profilent en 2022.
Nous cherchons toujours des lieux où jouer et des orgas pour nous faire jouer.
On est accroc, en manque et en grande demande de concerts !
 

Un mot de la fin ? Un coup de cœur ? Un coup de blues ?

Paul : Éteigniez vos réseaux, allumez vos cerveaux.

David Stygmate
Il a partagé de nombreuses scènes avec le groupe mythique « Parabellum » dont il a aussi organisé les concerts, il jouait jusqu’alors avec Sven (disparu en janvier 2017) le guitariste de Parabellum et du Bal des enragés avec le groupe « Fatal Monstrum ». Il a également partagé la scène des groupes tels que Lofofora, les Ramoneurs de Menhir, les Wampas, Skip the use, et les Cadavres entre autre. N’oublions pas Miss Hélium et surtout ses projets actuels avec Diego Pallavas et avec Lise Cabaret. Car de très belles nouvelles sont encore a venir…..

Paul Péchenart
C’est Stygmate mais aussi Avalanche, Guerilla Poubelle , Tomorrow Massacre, Bien à Toi et dans le projet solo de son père Paul Péchenart.
 
Théo Bertou  
Batteur de Stygmate mais aussi membre de Vancouver, Am I Haty, Woodson, Paul Péchenart sénior.

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